Tout comme le facteur faible poids de naissance, la durée de l’allaitement compte, dans le risque d’inflammation et de maladie, notamment cardiaque, plus tard dans la vie. C’est la conclusion de cette étude de la Nothwestern, avec la nécessité, à partir de là, de développer des interventions pour réduire les disparités de santé.
Cette analyse des données de la National Longitudinal Study of Adolescent Health a regardé comment les niveaux de protéine C-réactive (CRP: C-reactive protein), un biomarqueur clé de l’inflammation pouvaient être associés au poids de naissance et à la durée de l’allaitement maternel chez 6.951 jeunes adultes âgés de 24 à 32 ans. L’analyse a comparé les données de frères et sœurs pour éliminer certains facteurs de confusion possibles.
Le poids de naissance s’avère significativement associé aux niveaux de CRP à l’âge adulte, avec une association négative pour un poids de naissance > 2,8 kg.
Les concentrations de CRP sont plus faibles de 20,1%, 26,7 %, 29,6 % et 29,8% chez les jeunes adultes qui ont été allaités au sein, respectivement durant 3, 3 à 6, 6 à 12 et plus de 12 mois, vs les sujets non allaités.
Dans la comparaison au sein des fratries,
– le poids de naissance plus élevé a été associé à des niveaux de CRP inférieurs
– un poids de naissance > 2,5 kg et un allaitement > 3 mois, également, à des niveaux de CRP inférieurs.
L’analyse montre donc non seulement que ces deux facteurs sont bien associés aux niveaux de CRP mais aussi au risque de maladie cardiovasculaire.
La recherche révèle aussi des disparités importantes en fonction des ethnies et des niveaux d’éducation. Ainsi, des mères plus instruites seront plus susceptibles d’allaiter et de donner naissance à des bébés à risque moindre de faible poids de naissance.
Des initiatives pour promouvoir l’allaitement maternel et améliorer ainsi les résultats de naissance peuvent avoir des effets cliniquement significatifs sur la réduction de l’inflammation chronique et la diminution du risque de maladies cardiovasculaires et métaboliques à l’âge adulte.
En conclusion, c’est une raison de plus pour promouvoir et soutenir sur ces cibles l’allaitement maternel et informer sur l’importance de sa durée en santé publique. Une simple prise de conscience qui pourrait réduire ces disparités dans le risque d’inflammation, commente le Dr Thomas McDade, professeur à la Nothwestern University et auteur principal de l’étude.
Source: Proceedings of the Royal Society B 23 April 2014 doi:10.1098/rspb.2013.3116 Long-term effects of birth weight and breastfeeding duration on inflammation in early adulthood
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