Un meilleur contrôle de la glycémie, des taux d’insuline inférieurs de 16% à jeun, un tour de taille voire un IMC plus faibles, autant de facteurs favorables à la prévention ou à la régulation du diabète, chez les consommateurs de cannabis, concluent ces chercheurs du Beth Israel Deaconess Medical Center (Boston). Leurs conclusions, publiées dans l’American Journal of Medicine, engagent à poursuivre les recherches, sur des effets thérapeutiques encore mal connus du THC.
Si l’usage thérapeutique du cannabis reste toujours controversé, l’opinion publique comme une partie de la communauté médicale suit plutôt une tendance en faveur de son utilisation médicale. Son principe actif, le tétrahydrocannabinol, ou THC, a déjà été approuvé dans plusieurs pays et 19 états des Etats-Unis pour le traitement des effets secondaires de la chimiothérapie, pour l’anorexie induite par le sida et d’autres conditions médicales dont certaines maladies chroniques.
Les chercheurs ont voulu évaluer son effet sur la résistance à l’insuline et donc le risque de diabète, à partir des données de l’Enquête NHANES (National Health and Nutrition Survey) de 4.657 patients qui avaient renseigné, par questionnaire, leur usage de drogue. 579 étaient des utilisateurs actuels de marijuana, 1.975 en avaient consommé dans le passé et 2.103 n’en avaient jamais consommé. Leurs niveaux d’insuline à jeun, la glycémie et la résistance à l’insuline ont été relevés.
- Les participants qui ont consommé du cannabis durant le dernier mois présentent des niveaux inférieurs d’insuline à jeun et de résistance à l’insuline et des niveaux plus élevés de (bon) cholestérol (HDL).
- L’association est plus faible chez les personnes qui ont déclaré consommer du cannabis au moins une fois, mais pas dans le dernier mois, ce qui suggère que l’impact du cannabis sur les niveaux d’insuline et l’insulinorésistance ne dure que sur des périodes d’utilisation récente.
- Les utilisateurs actuels présentent des taux d’insuline à jeun réduits de 16% en comparaison des participants n’en n’ayant jamais consommé.
- La consommation de marijuana apparaît également associée à un tour de taille plus faible. Un résultat qui vient confirmer ceux d’études précédentes, citées par les auteurs, qui suggèrent des taux de prévalence plus faible d’obésité et de diabète de type 2 chez les usagers de cannabis.
Une relation entre les cannabinoïdes et les processus métaboliques, est suggérée par l’auteur principal, le Pr Murray A. Mittleman du Beth Israel Deaconess Medical Center, Boston. Car, après exclusion des sujets ayant reçu un diagnostic de diabète de type 2, les associations entre la consommation de marijuana et les niveaux d’insuline, d’insulino-résistance, de tour de taille et de cholestérol HDL restent statistiquement significative.
Certes, les données sur la consommation de cannabis sont auto-déclarées et peuvent avoir été sous-estimées, cependant ces résultats incitent à poursuivre les recherches pour mieux évaluer les effets du cannabis sur toute une série de paramètres cliniques.
Sources:
American Journal of Medicine (In Press) The Impact of Marijuana Use on Glucose, Insulin, and Insulin Resistance among US Adults