L’arthrose, souvent perçue comme une conséquence inévitable du vieillissement, est en réalité une maladie complexe et lourde de conséquences. Dans cet article, nous démystifions les principaux facteurs de risque de l’arthrose, ses causes potentielles, et surtout, les erreurs insidieuses qui peuvent vous y conduire.
Comprendre l’arthrose
Francis Berenbaum, rhumatologue et spécialiste en recherche sur l’arthrose, nous éclaire sur la véritable nature de cette maladie. L’arthrose n’est pas simplement une usure inévitable liée à l’âge, mais une maladie complexe où de nombreux mécanismes physiologiques jouent un rôle.
Il est important de noter que les articulations touchées par l’arthrose présentent souvent des signes radiologiques spécifiques : pincement articulaire, condensation osseuse et formation d’ostéophytes. Pourtant, ces signes ne sont pas toujours synonymes de douleur. En effet, de nombreuses personnes peuvent présenter des signes radiologiques d’arthrose sans éprouver de douleur, et vice versa.
Les conséquences de l’arthrose
Au-delà de la douleur articulaire, l’arthrose a un impact majeur sur la santé globale des patients. Elle réduit la mobilité, favorisant un mode de vie sédentaire qui peut augmenter le risque de maladies cardiovasculaires, d’AVC, de cancers, et même de maladies neurologiques comme Alzheimer. En fait, l’Agence américaine des médicaments (FDA) a classé l’arthrose comme une maladie grave depuis 2018, ce qui a encouragé le développement de nouvelles solutions thérapeutiques.
Les facteurs de risque de l’arthrose
Le surpoids et l’obésité
Le surpoids est un facteur de risque majeur d’arthrose. Dès les premiers kilos en trop, le tissu adipeux produit des molécules inflammatoires qui peuvent provoquer l’arthrose. Des études ont montré que l’obésité augmente le risque d’arthrose des articulations porteuses comme les genoux, mais aussi des mains, prouvant que l’impact n’est pas seulement mécanique.
La sédentarité
La sédentarité et l’inactivité physique augmentent le risque et aggravent les symptômes de l’arthrose. Bouger régulièrement aide à réduire l’inflammation de bas grade qui caractérise cette maladie. De plus, l’activité physique contribue à nourrir le cartilage et à renforcer les muscles autour des articulations, améliorant ainsi la stabilité articulaire et réduisant la douleur.
Traitements et prévention
Activité physique
L’activité physique régulière est essentielle pour prévenir et traiter l’arthrose. Que ce soit la natation, le vélo ou des exercices de renforcement musculaire, il est crucial de bouger pour maintenir un bon état de santé articulaire. Il est recommandé de pratiquer une activité physique adaptée et régulière plutôt que de concentrer l’effort sur de courtes périodes.
Perte de poids
Perdre du poids est également une stratégie efficace pour réduire les symptômes de l’arthrose. Des études ont montré que l’association de la perte de poids et de l’activité physique offre les meilleurs résultats pour les patients atteints d’arthrose du genou.
Traitements médicamenteux
En complément des approches non médicamenteuses, des traitements symptomatiques comme le paracétamol et les anti-inflammatoires peuvent être utilisés. Les injections de cortisone ou d’acide hyaluronique, ainsi que les PRP (Plasma Riche en Plaquettes) sont d’autres options, bien que leur efficacité soit encore débattue.
Régimes alimentaires : mythe ou réalité ?
De nombreux régimes alimentaires prétendent réduire les douleurs de l’arthrose. Cependant, les régimes d’exclusion comme le sans gluten ou le sans lactose n’ont pas montré de bénéfices significatifs. En revanche, un régime de type méditerranéen, riche en fruits, légumes, légumineuses, et huiles saines, pourrait avoir des effets bénéfiques. Il est essentiel de rester prudent et de privilégier un régime équilibré pour éviter les carences nutritionnelles.
Conclusion
Pour prévenir et gérer l’arthrose, il est essentiel de maintenir un poids sain, d’éviter la sédentarité et de pratiquer une activité physique régulière. Bien que les traitements médicamenteux puissent apporter un soulagement temporaire, les mesures non médicamenteuses restent primordiales pour une gestion efficace de la maladie.
Avec une approche globale intégrant alimentation, exercice et suivi médical, il est possible de réduire les risques et les symptômes de l’arthrose, menant ainsi à une meilleure qualité de vie.
Source : Jéjé et Raph