Les fruits et légumes, traditionnellement perçus comme des aliments sains et essentiels pour une alimentation équilibrée, sont de plus en plus touchés par la contamination aux PFAS, également appelés « polluants éternels ».

Ces substances chimiques, présentes dans une multitude de produits du quotidien, se dégradent très lentement dans l’environnement, accumulant ainsi des risques sanitaires importants pour les consommateurs. Cet article explore l’ampleur de cette contamination en France, en Europe et au Royaume-Uni, ainsi que les dangers qu’elle représente.

Les PFAS : des polluants omniprésents et persistants

Les PFAS, ou substances perfluoroalkylées, sont des composés chimiques qui existent depuis les années 1940. Ils sont utilisés dans une vaste gamme de produits, allant des cosmétiques aux équipements de plein air, en passant par les poêles antiadhésives et les emballages alimentaires. Leur caractéristique principale, qui leur vaut le surnom de « polluants éternels », est leur extrême résistance à la dégradation. Ils peuvent persister dans l’environnement pendant des siècles, voire des millénaires, s’accumulant dans les sols, l’eau potable, et même l’air.

Une contamination croissante des fruits et légumes en Europe

Une étude menée entre 2011 et 2021 par des ONG, dont Générations Futures et Pesticide Action Network (PAN Europe), a révélé que la présence de résidus de PFAS dans les fruits et légumes issus de l’agriculture conventionnelle en Europe a presque triplé en dix ans. Plus alarmant encore, près de 31 des 65 substances retrouvées dans ces aliments sont considérées comme hautement nocives pour la santé.

En Europe, certains fruits et légumes sont particulièrement touchés par la contamination aux PFAS. Parmi les plus contaminés, on trouve :

• Endives : 42 % de contamination
• Fraises : 37 % de contamination
• Pêches : 35 % de contamination
• Abricots : 31 % de contamination
• Concombres : 30 % de contamination
• Poivrons : 27 % de contamination
• Cerises : 23 % de contamination
• Aubergines : 21 % de contamination

Contamination en France : une situation préoccupante

En France, les chiffres sont tout aussi préoccupants. Sur l’échantillon analysé :

• 29 % des fruits (notamment les raisins de table, les abricots et les melons) contiennent des PFAS.
• 14 % des légumes cultivés dans l’Hexagone sont également contaminés par ces substances.

Une situation similaire au Royaume-Uni

Au Royaume-Uni, le comité consultatif sur les résidus de pesticides (PRiF) a également détecté des PFAS dans de nombreux fruits et légumes :

• Fraises : 95 % des échantillons testés étaient contaminés.
• Raisin : 61 % de contamination.
• Cerises : 56 % de contamination.
• Épinards : 42 % de contamination.
• Tomates : 38 % de contamination.

Les risques sanitaires associés aux PFAS

Les risques sanitaires associés à l’exposition aux PFAS sont nombreux et graves. Ces substances sont connues pour leur capacité à s’accumuler dans le corps humain, où elles peuvent provoquer divers problèmes de santé, tels que des cancers du rein et des testicules, une augmentation du taux de cholestérol, ainsi que des dommages au foie et au système immunitaire.

Malgré ces risques, le rapport de The Independent souligne que seulement 1,8 % des échantillons analysés dépassent les limites légales de résidus de pesticides. Cependant, l’exposition cumulative aux PFAS à travers divers produits du quotidien, y compris l’eau potable et les aliments, reste préoccupante.

L’absence de régulation stricte au niveau européen

Malgré la gravité de la situation, il n’existe actuellement aucune interdiction stricte des PFAS au niveau européen. La Commission européenne a reconnu le danger que représentent ces substances et a reporté sine die un plan visant à interdire leur utilisation. Cette absence de régulation efficace permet aux PFAS de continuer à se retrouver dans nos aliments et, par conséquent, dans nos corps.

Nick Mole, de l’association Pesticide Action Network UK, exprime une inquiétude légitime : « Compte tenu du nombre croissant de preuves établissant un lien entre les composés perfluorés et des maladies graves telles que le cancer, il est très inquiétant que les consommateurs n’aient pas d’autre choix que d’ingérer ces produits chimiques. »

Sources:
www.indeendent.co.uk
www.slate.fr
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