Comment planter un avocatier (et récolter des avocats rapidement) ?

Planter un avocatier chez soi est une idée qui séduit de plus en plus, mais peu de gens savent vraiment comment s’y prendre pour espérer récolter des fruits un jour. Dans une vidéo publiée sur sa chaîne YouTube, André Abrahami répond en détail à cette question qu’on lui pose régulièrement : comment planter un avocatier chez soi, en partant d’un noyau ou en achetant un plant greffé ? Il partage son retour d’expérience, des conseils précis et une démonstration concrète dans son propre jardin.

Tout commence souvent par un noyau d’avocat récupéré après un repas. Plusieurs méthodes existent pour le faire germer, comme celle du sopalin humide dans un sac plastique fermé. Une fois le germe apparu, on peut le transplanter dans un pot pour démarrer sa croissance. En un an, on obtient en général un petit plant d’environ un mètre de haut. La question suivante est alors simple : que faire de ce plant ?

Pour ceux qui vivent en appartement, l’avocatier peut être conservé comme plante ornementale, mais ce n’est pas l’idéal à long terme. André souligne qu’au bout de trois ans, l’arbre peut souffrir, et dans les climats froids, les jeunes sujets peuvent ne pas survivre à l’hiver. Il partage un échec personnel : « Je l’ai mis trop tôt au jardin, on a eu du -5, et il est parti ».

Si vous avez un jardin, la plantation en pleine terre est une bonne solution, à condition de vivre dans une région au climat adapté, comme le sud-est de la France. Mais avoir un arbre ne suffit pas : l’objectif est d’avoir des fruits.

Deux options s’offrent à vous : semer un noyau ou acheter un plant greffé. Le semis peut fonctionner, mais c’est une loterie. André donne l’exemple de Michel, qui a planté un noyau en 2008 et a récolté ses premiers avocats en 2015. Aujourd’hui, il récolte environ 1000 avocats par an. Une belle réussite, mais pas représentative : beaucoup de noyaux donnent des arbres stériles ou non adaptés au climat.

Pourquoi un avocatier ne fructifie-t-il pas ? Plusieurs raisons sont possibles. D’abord, une mauvaise exposition ou un climat défavorable. Ensuite, un manque de pollinisation, pourtant essentielle. Contrairement à une idée répandue, il n’existe pas d’avocatiers mâles ou femelles. L’avocatier est une plante monoïque, portant à la fois des fleurs mâles et femelles. Mais l’ouverture de ces fleurs se fait à des moments différents, selon les variétés.

Il existe deux grands types de variétés :

  • Les protogynes (comme la variété Hass, la plus vendue en France), dont les fleurs sont femelles le matin et mâles l’après-midi.
  • Les protandres (comme les variétés Fuerte ou Bacon), dont les fleurs s’ouvrent d’abord en version mâle.

Ce décalage d’ouverture peut empêcher l’autofécondation. Cependant, certaines variétés comme le Hass peuvent parfois s’autoféconder si le timing des fleurs se recoupe, mais cela reste rare. André explique : « Il a des fleurs femelles assez tard dans la matinée et des fleurs mâles assez tôt dans l’après-midi », ce qui rend la fécondation possible mais peu efficace.

Pour optimiser la pollinisation, André choisit de planter trois variétés complémentaires :

  • Un Bacon, qui donne de petits fruits ronds.
  • Un Hass, au centre.
  • Un Fuerte, à l’arrière.

Espacés de 3 à 4 mètres, ces trois arbres se polliniseront mutuellement, augmentant considérablement les chances de récolter des fruits.

Pour éviter les mauvaises surprises, André a préféré faire appel à un professionnel. Il a contacté Jean-Marie Thévenot, du site Jardin Tropic, qui lui a gentiment envoyé trois avocatiers greffés. Prix moyen : environ 45 euros par plant, soit 150 euros pour les trois.

S’ensuit une démonstration de plantation, très détaillée. Il faut creuser un trou légèrement plus profond que le pot, y mettre un peu de terreau au fond, démoter le plant en prenant soin de ne pas abîmer les racines, puis le placer dans le trou. « Il faut surtout pas submerger le collet de terre, sinon ça peut faire pourrir tout ça », prévient André. La terre ne doit donc jamais dépasser le niveau du collet, visible par le reste du noyau initial.

Le sol du jardin d’André est idéal : sablonneux et bien drainé, sans risque de stagnation d’eau. Il mélange terreau et terre d’origine, crée une cuvette pour l’arrosage, et installe un goutte-à-goutte. Il recommande aussi un apport d’engrais organique au début de chaque saison, et du fumier (de bovin ou de cheval) en automne.

Les plants greffés utilisés ont environ deux ans, dont un an depuis la greffe. Il explique clairement : « Ici c’est la variété Bacon, greffée sur un porte-greffe issu d’un semis ». Cette greffe garantit des résultats bien plus rapides : entre 3 et 4 ans avant la première récolte, contre 6 à 15 ans — voire jamais — pour un semis non greffé.

Enfin, il rappelle l’importance de protéger les jeunes avocatiers du vent, en les plantant de préférence près d’un mur ou d’une haie.

La vidéo se termine avec une belle perspective : si tout va bien, la récolte est attendue entre l’automne 2026 et 2027. En attendant, il invite ses abonnés à poser leurs questions en commentaires et à s’abonner pour suivre l’évolution des plantations.

Source : André Abrahami