Le cru et le cuit – quel équilibre ?

L’alimentation crue est sans aucun doute une des alimentations les plus digestes et les plus énergisantes qui soit, pour de nombreuses raisons largement évoquées dans ce blog depuis bientôt 7 ans ! Toutefois, elle ne convient pas à tous, car chaque individu est différent et a un métabolisme, des besoins et des circonstances qui lui sont spécifiques.

D’autre part, vous savez que je n’ai jamais prôné, et rarement pratiqué, le cru à 100%. Je suis d’avis que le cru a beaucoup à offrir, surtout pour nettoyer le corps en profondeur sur des courtes périodes, mais aussi pour maintenir un certain niveau d’énergie et de vitalité, lorsque pratiqué à un rythme de croisière. Ce rythme est propre à chacun, et il tient à vous de le trouver. Mais pratiqué à 100% sur une longue durée, il ne convient qu’à une rare minorité.

Mais il y a cru et cru !

Je constate que beaucoup d’enthousiastes de ce mode de vie l’ont adopté de manière trop stricte, trop sévère ou encore trop rapide, ce qui a pu avoir des effets moins positifs qu’escomptés.

Plusieurs en sont donc revenus, et passent ainsi d’un extrême à l’autre, ce qui est une situation à éviter également car le corps et le métabolisme n’apprécient pas les changements brusques.

Pour moi, tout dépend de comment on pratique le cru. La manière qui m’a le mieux convenu est une alimentation riche en verdures, avec un apport régulier, voire quotidien, de jus et smoothies verts, de salades variées et jeunes pousses, de graines germées et légumes, de bons gras, et de fruits en moindre quantité, si on supporte bien le sucre. Une part de cru élevée laisse tout même une place, certes moins importante, pour le non cru – c’est-à-dire pour le « bon cuit ».

Pour ma part, il s’agit de protéines animales de qualité, pas tous les jours et en petites quantités, de céréales et graines cuites, de préférence sans gluten, mais aussi de légumes et parfois fruits cuits vapeur ou autrement. Ce choix me permet de trouver un équilibre physique, mental, émotionnel mais aussi social.

Le cru n’est pas seulement le non cuit

L’alimentation crue est beaucoup plus spécifique que l’idée d’inclure tout ce qui n’est pas cuit. Il s’agit de manger des produits sains, bio, de culture locale et de saison, et non raffinés, dans un équilibre qui convient à nos besoins spécifiques. Ainsi manger beaucoup trop de fruits, ou de grandes quantités d’oléagineux, et manquer de verdure ou de bons gras, ou encore imposer de grandes quantités de crudités à un colon irritable, tous ces cas de figure peuvent donner des résultats insatisfaisants, voire médiocres, qui font que l’on abandonne, on décrie et/ou on juge. Je ne répèterai jamais assez : il faut y aller doucement, écouter son corps, surveiller ses réactions et adapter si besoin. Inutile de dogmatiser ou stigmatiser !

Le cuit n’est pas un poison

Certes dans le cru on aime mettre en avant tous les bienfaits de cette alimentation, comme la préservation des nutriments qui peuvent être endommagés voire détruits par la chaleur, tels que ces précieux enzymes, ou encore le gain d’énergie métabolique par une digestion plus efficace.

Mais contrairement à ce que certains affirment, cela ne signifie pas que tout ce qui est cuit est mauvais ! D’ailleurs certains aliments, tels que les tomates par exemple, offrent des bienfaits différents une fois cuits.

Rajoutons que pour certains, l’apport de céréales et/ou de protéines animales cuites est souhaitable pour augmenter l’apport calorique ou la variété nutritionnelle, ainsi que l’absorption ou l’assimilation, ou encore pour ralentir la détox, gérer la guérison ou l’intégration sociale. On peut choisir de maintenir une part de cuit pour de nombreuses raisons, et ce sans se culpabiliser de faire de mauvais choix.

J’observe avec plaisir que le l’engouement pour une alimentation plus pure et plus saine prend un essor indéniable, mais je constate que trop souvent cet engouement s’accompagne de fanatisme, de jugements de part et d’autre et de focalisation trop rigide sur l’alimentation. N’oublions jamais que l’alimentation doit avant tout rester un plaisir et une manière de nourrir nos cellules comme notre coeur et notre esprit. Et que d’autres aspects de la santé sont tout aussi importants, comme la pratique régulière d’une activité physique ou encore la gestion du stress et de nos pensées.

Le bon cuit

Dans le cru, il y a le bon cru. Dans le cuit c’est pareil ! Le bon cuit c’est éviter trop de produits raffinés, à durée de conservation longue, les produits pasteurisés, upérisés, transformés, en conserve, préparés et emballés, qui ont perdu de nombreux bienfaits et contiennent des substances indésirables, ou encore les très mauvaises graisses dites « trans » et les produits trop sucrés. Attention donc aux produits préparés (y compris les sauces à salade !).

Pour ma part, je fuis également les produits « light » ou sans sucre, sans caféine, sans gluten, qui finalement sont tous issus de procédés industriels qui ne servent qu’à l’agroalimentaire et la grande pharma, et aux personnes qui cherchent les solutions faciles et ne prennent pas le temps de cuisiner… Le sans sucre signifie, avec édulcorant ; le sans caféine, que signifie-t-il vraiment ? Et le sans gluten, même question : pourquoi séparer certains éléments constitutifs d’un aliment plutôt que le remplacer par un autre?

Les modes de cuisson

Ce qui est certain, c’est qu’il vaut mieux aussi surveiller le mode de cuisson. Ainsi la cuisson à la vapeur douce est la meilleure, suivie par la cuisson à l’étouffée, à l’eau, au four ; il est recommandé d’éviter les cuissons dans toute forme de matière grasse autre que l’huile d’olive ou l’huile de noix de coco, qui sont les seules à ne pas se modifier à la chaleur, et de proscrire les cuissons au barbecue ou à l’huile bouillante (friture). Les températures les plus élevées et les plus longues sont, logiquement, les plus néfastes. Ainsi la cuisson à la vapeur douce pendant 10-15 minutes est préférable.

Se faire confiance

Dans la multitude de conseils donnés aujourd’hui sur internet, je limiterai mon rôle à partager ma propre expérience et à vous encourager à essayer, afin de voir ce que le cru peut vous apporter. Avancez doucement, sans jamais vous forcer, en restant souple et en trouvant la variante qui vous convient le mieux, pour le moment. Faites vous plaisir, mais aussi confiance, vous pourrez changer de cap si les choix ne conviennent pas ou plus. Il faut éviter de trop s’inquiéter, car c’est une source de stress inutile. Faites du mieux possible, avec les connaissances que vous avez aujourd’hui, et lâchez prise sur le reste !

La famille

Pour ce qui est de votre famille, c’est une autre histoire. Les compagnons/conjoints font leurs propres choix et ne doivent pas forcément suivre les nôtres. Encore une fois, c’est une question très individuelle ! Mais pourquoi pas le leur proposer, et partager nos nouvelles découvertes car il se peut que cela leur apporte une meilleure qualité de vie. Mais il est inutile d’imposer, de chercher à convaincre. L’éveil des esprits se fait de l’intérieur.

Pour les enfants, il faut prendre garde, car leurs besoins sont très différents : en pleine croissance, ils requièrent plus de calories que nous, et dans le meilleur des cas, leur digestion n’est pas encore endommagée et leur métabolisme est encore performant et résistant ! Pour d’autres, les intolérances alimentaires et divers symptômes pourront être la raison de changer d’alimentation. Mais dans la plupart des cas, ma principale recommandation est d’augmenter la part de cru, bio, saisonnier, et de réduire un maximum les aliments industriels, raffinés, « fast food », sucreries néfastes et autres apports toxiques sur le long terme. Réduire mais pas interdire ! Avec les jeunes, c’est déjà tout un programme !

Avec une telle approche, on ne craint pas les carences et on peut faire les choix adaptés à notre période de vie. Soyons attentifs et prenons soin de nous et des autres, c’est le mieux que l’on puisse faire !

Enfin, vivons dans le respect de l’autre et de ses différences. Avoir les connaissances pour identifier puis adopter le régime alimentaire qui nous permettra de profiter au maximum de la vie, et de profiter de tout notre potentiel, là est le véritable but. Finalement, l’étiquette que porte cette alimentation n’a pas tellement d’importance.

Et vous qui aimez le cru, quelle part réservez-vous au cuit? Merci d’avance de vos partages! Cette communauté, et le monde, se construisent dans le partage!

Simplement cru

admin

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