Être parent est une tâche exigeante, remplie de responsabilités diverses qui vont bien au-delà du simple bien-être des enfants. Une enquête réalisée en 2013 par TODAY auprès de plus de 7000 mères américaines a révélé un constat inattendu : près de la moitié d’entre elles identifient leur mari, plutôt que leurs enfants, comme leur principale source de stress. Cet article explore les sources de ce stress dans les relations familiales et propose des pistes de solution pour alléger la charge mentale des mères.
Les sources de stress des mères : une charge mentale et physique disproportionnée
L’enquête montre que le stress parental est particulièrement élevé, les mères évaluant en moyenne leur niveau de stress à 8,5 sur une échelle de 0 à 10. Les principales raisons avancées par les mères incluent :
- Un manque de temps pour accomplir toutes les tâches nécessaires.
- Le poids des responsabilités domestiques et parentales, souvent assumé majoritairement par elles.
- Une aide insuffisante de leur conjoint, malgré leur présence au foyer.
Pour les mères célibataires, le stress est encore plus exacerbé, car elles gèrent seules l’ensemble des responsabilités parentales et domestiques. Même dans les familles biparentales, les mères réalisent en moyenne deux fois plus de tâches que les pères. Cette inégalité de répartition est accentuée par le fait que certaines femmes préfèrent accomplir certaines tâches elles-mêmes, estimant obtenir un meilleur résultat, notamment pour des tâches précises comme le lavage du linge ou le nettoyage de la salle de bain.
Mariage et parentalité : un équilibre difficile à maintenir
Le mariage peut également être une source de stress pour les mères, d’autant plus lorsqu’il est associé aux responsabilités de la parentalité. Bien que l’union conjugale repose idéalement sur un soutien mutuel, les exigences familiales et professionnelles peuvent compliquer cet équilibre. Les divergences d’opinions sur l’éducation des enfants ajoutent souvent une tension supplémentaire.
Selon des recherches en neurosciences, des différences biologiques entre hommes et femmes influencent leurs manières d’assumer leur rôle parental. Ces différences peuvent expliquer, en partie, pourquoi les pères ont tendance à adopter des attitudes plus distantes ou moins axées sur les détails pratiques de la vie domestique. Une étude de 2015 a révélé que les pères manifestent souvent un niveau d’évitement plus élevé, des motivations moins altruistes, et un niveau de parentalité consciente plus faible comparé aux mères.
Inégalités dans la gestion des tâches : un facteur de frustration
Beaucoup de mères expriment leur frustration face à ce qu’elles perçoivent comme une répartition inégale des responsabilités. Après une journée de travail, les pères semblent souvent moins enclins à s’engager dans les tâches ménagères. Cette attitude, parfois comparée à celle des enfants, se traduit par une certaine indifférence vis-à-vis des tâches domestiques, comme laisser s’accumuler la vaisselle ou ne pas accorder d’importance à des préparations de dernière minute pour l’école.
Cette inégalité dans le partage des tâches peut mener à un ressentiment croissant. À long terme, ce ressentiment non résolu peut fragiliser le mariage, au point que certaines relations ne s’en remettent pas une fois les enfants devenus adultes. Une étude de l’Université de Padoue a montré que dans les mariages de longue durée, le décès du conjoint a des effets différents selon le sexe. Alors que les veufs subissent souvent une dépression et une dégradation de leur santé, les veuves connaissent un soulagement notable de leur stress, lié notamment à la fin de leur rôle de soignante.
La perspective des pères : un besoin de reconnaissance
En 2012, une enquête similaire de TODAY auprès de 1500 pères a révélé leur propre perception du partage des tâches familiales. De nombreux pères estiment qu’ils participent aux responsabilités domestiques plus que jamais auparavant, certains affirmant assumer jusqu’à la moitié des tâches. Toutefois, ils ressentent une frustration, percevant leurs efforts comme insuffisamment reconnus, tant par leurs épouses que par la société.
Plus de la moitié des pères sondés souhaiteraient une reconnaissance explicite de leurs efforts, qu’ils jugent souvent ignorés. Une simple remarque positive, comme un « bon travail », pourrait, selon eux, apporter une validation importante et diminuer leur frustration.
Solutions pour alléger la charge et rééquilibrer les rôles
Pour réduire le stress et améliorer l’équilibre des responsabilités familiales, quelques pistes peuvent être explorées. Elles s’appuient sur une meilleure communication et un ajustement des attentes dans le couple.
1. Les maris peuvent assumer davantage de responsabilités visibles
Les pères peuvent être davantage sensibilisés aux multiples tâches invisibles accomplies par les mères. Mettre en place un calendrier partagé avec toutes les tâches peut aider à répartir équitablement les responsabilités. Par exemple, si un père ne se sent pas à l’aise pour cuisiner, il peut néanmoins participer en allant faire quelques courses, soulageant ainsi sa conjointe.
2. Les mères peuvent lâcher prise sur certaines tâches
Les mères doivent également apprendre à lâcher prise sur certaines tâches pour éviter le syndrome de Super Maman. En laissant leur conjoint réaliser certaines choses à sa manière, elles peuvent alléger leur charge mentale. Parfois, laisser la vaisselle pour plus tard et prendre du temps pour soi, comme un bain relaxant, peut avoir des effets bénéfiques sur le bien-être familial.
3. Préserver le couple au-delà du rôle parental
Il est essentiel de maintenir une relation de couple distincte de la parentalité. Prendre du temps à deux en dehors des responsabilités familiales permet de renforcer les liens affectifs et de maintenir une complicité, essentielle pour une relation harmonieuse. Faire appel à une baby-sitter pour une sortie régulière en amoureux permet de recharger les batteries et de revenir aux défis familiaux avec une énergie renouvelée.
Différences et complémentarités : une force dans la parentalité
Les différences entre hommes et femmes, bien qu’elles puissent être sources de tension, représentent aussi une complémentarité précieuse dans la vie de famille. Ces perspectives variées enrichissent l’éducation des enfants et permettent de répondre de manière équilibrée aux besoins du foyer.
Source: dailyhealthpost.com