Dentifrice, shampooing, déodorant, crème pour le visage, après-rasage… L’Union fédérale des consommateurs (UFC)-Que choisir a fait d’inquiétantes découvertes en passant au peigne fin 185 produits cosmétiques du quotidien pour adulte et bébé.
L’association de consommateurs a livré ses résultats, lundi 22 février, sous forme d’une base de données détaillant leur composition, dans laquelle « des substances préoccupantes du fait de leur caractère toxique, allergisant, irritant ou perturbateur endocrinien » ont été retrouvées.
Sur les 185 produits, 62 contiennent des allergènes, majoritairement de la méthylisothiazolinone (MIT), « un allergène majeur d’autant plus irritant qu’il est très majoritairement ajouté à des produits non rincés qui resteront en contact prolongé avec la peau ».
Pas moins de 101 produits recèlent également des perturbateurs endocriniens, dont 44 sous la forme de méthoxycinnamate d’éthylhexyle, un filtre UV perturbant le fonctionnement œstrogénique et thyroïdien. « Pourquoi donc mettre des filtres UV totalement inutiles dans des eaux de toilettes, des démaquillants ou des produits capillaires ? », s’interroge l’association.
Les grandes marques aussi concernées
Acheter des grandes marques n’offre en outre aucune garantie, ces substances ayant été détectées dans leurs produits comme dans ceux des marques de distributeur, observe l’association. Ainsi, parmi les 26 produits contenant les parabènes à longue chaîne, on trouve 3 produits de la marque Roc, 2 produits L’Oréal, 2 produits Carrefour, 2 Leclerc, et 17 d’autres marques courantes. « Pire, huit lingettes pour bébés des marques Bébé Cadum, Mixa, Nivea, Pampers, (…) contiennent du phénoxyéthanol, un conservateur toxique pour le foie et le sang ! », s’inquiète l’UFC-Que choisir.
Les mentions commerciales « faussement rassurantes » figurant sur les emballages ne valent rien, assure l’association, puisqu’il n’existe aucun encadrement réglementaire spécifique. Ainsi, malgré la mention « hypoallergénique » présente sur le lait de toilette Mots d’enfants de Leclerc, la crème pour le change des bébés de Corine de Farme ou encore sur les nettoyants féminins Physélia Intimate, l’UFC-Que choisir a relevé la présence de MIT, « un conservateur auquel des dermatologues ont décerné en 2013 la palme peu enviable de l’allergène de l’année ».
Appel à la vigilance
L’association appelle les consommateurs à la vigilance en attendant que les fabricants changent leurs pratiques et qu’une « réglementation enfin protectrice » soit mise en place. Elle met à leur disposition une carte repère utilisable au moment de l’achat avec les 12 substances les plus dangereuses, ainsi que sa base de données accessible gratuitement sur son site Que choisir.org.
Cette étude confirme et amplifie les conclusions de celle qu’a publiée l’organisation non gouvernementale Women in Europe for a Common Future (WECF) une semaine avant. L’ONG mettait en lumière des substances présentant un « risque élevé » dans des produits cosmétiques pour bébé.
Voici la liste des 185 produits cosmétiques qui contiennent des substances toxiques.
Sources:
www.quechoisir.org
www.lemonde.fr