Si l’hiver n’est pas la saison des fruits, du moins dans nos régions (en France) ce n’est pas celle de la disette. Cette année (2011), l’automne a été particulièrement doux, prolongeant la saison d’un mois. En région parisienne, le producteur bio le plus proche de mon domicile vendait encore ses tomates mi-novembre et le raisin italia est resté présent dans tous les magasins bios jusqu’au début décembre. L’arrivée de la clémentine marque le début de la saison hivernale pour les fruits. Les oranges qui arrivent au même moment sont souvent acides et peu goûteuses. Habituellement, elles ne commençaient à être vraiment bonnes qu’à partir de janvier mais depuis quelques années, elles le sont dès la mi-décembre. Aussi, fin novembre j’hésitais à en acheter mais j’ai bien fait d’essayer car, ô surprise, elles sont déjà excellentes. Ce décalage du début de saison est-il lié au réchauffement climatique ? C’est une question pour laquelle je n’ai pas encore de réponse. Est-ce aussi pour cette même raison que le kaki se fait rare cette année ? Abondant l’an dernier (marqué par un hiver précoce, 40 cm de neige à Paris le 8 décembre), il a quasiment disparu cette année des étals des marchés bios.
Le kaki est le fruit du plaqueminier, un arbre originaire de Chine qui s’adapte très bien à nos régions. Il résiste à des températures très basses de l’ordre de -20°. Il fut introduit en France en 1860. On en trouve dans quelques parcs parisiens et de la banlieue. J’en ai repéré un à l’entrée du Parc de la Planchette qui donne sur la rue des Marronniers à Levallois-Perret et deux autres sur le boulevard Ney près de la porte d’Aubervilliers. Le kaki est un fruit riche en fer, en vitamine C et en polyphénols. Il se consomme bien blet, sinon il est très astringent.
Un autre fruit typique de la saison hivernale est le chérimoya. Tout comme le kaki, il faut attendre qu’il soit mou pour le consommer. Mais c’est bien là leur seul point commun car pour le reste, tout les sépare. Le kaki est de couleur orange gros comme une pomme, à la peau fine et lisse comme celle de la tomate. Le chérimoya est vert, de forme irrégulière patatoïde et à facette. Le kaki mûrit au frais tandis que le chérimoya préfère la chaleur. La chair du kaki a la consistance d’un gel aqueux orangé, celle du chérimoya est blanche et crémeuse, parsemée de gros pépins noirs. Deux fruits, deux parfums radicalement différents mais également succulents. Le mûrissement naturel du kaki peut prendre plusieurs semaines, voire plus d’un mois. On peut le mettre dans un sac de papier pour accélérer ce mûrissement ou le mettre en compagnie de pommes dans une caisse en plastique recouverte d’un papier. Le chérimoya au contraire commence à mûrir dès qu’il sort du frigo. Quelques jours lui suffisent pour être mûr à point.
Ce ne sont certes pas les seuls fruits de l’hiver mais ceux là, plus que d’autres auxquels on pense plus communément, méritent d’être cités. Aussi parfumés et riches en nutriments que le letchi ou la mangue, aussi abordables que la poire ou l’ananas, disponibles durant tout l’hiver comme la pomme, ils peuvent accompagner les amateurs de fruits jusqu’au début du printemps.
Bon appétit.
source: mangercru