Le tribunal de Nanterre a jugé le laboratoire UCB Pharma responsable des pathologies développées par deux femmes ayant été exposées au Distilbène.
Nouvelle décision de justice dans l’affaire du Distilbène. Le tribunal a condamné le laboratoire UCB Pharma à verser des dommages et intérêts à deux femmes exposées au Distilbène.
Le Distilbène est une hormone de synthèse qui a été abondamment prescrite en France entre 1950 et 1977 aux femmes enceintes pour prévenir les risques de prématurité, le risque de fausse couche et traiter les complications de la grossesse. Si l’apparition de cancers du vagin ou du col utérin entraîne l’interdiction de cette molécule en 1977, le mal est fait. 160 000 enfants, nés pour la plupart dans les années 1970, auraient été exposés au Distilbène.
Les dangers du Distilbène ne s’arrêtent en effet pas aux femmes enceintes qui l’ont utilisé. La génération suivante est touchée : beaucoup de femmes, « les filles DES », souffrent de cancer du vagin et dysplasie du col ainsi que d’anomalies de l’appareil génital. Les petits-enfants des femmes ayant pris du Distilbène peuvent également être affectés.
Une affaire au long cours
Le jugement rendu par le tribunal de Nanterre dédommage deux « filles DES ». La première, Sylvie Le Cossec, 45 ans, dont la mère avait pris du Distilbène pendant sa grossesse, a dû subir une ablation de l’utérus et deux grossesses pathologiques. Même son fils Julien garde des séquelles de cette hormone toxique : polyhandicapé, il souffre de graves lésions neurologiques et du système moteur. Sylvie Le Cossec va être indemnisée de 109 000 euros.
La seconde victime, Barbara, obtient réparation après avoir assigné le laboratoire UCB Pharma en justice pour des problèmes de stérilité. Elle a obtenu 10 000 euros de dommages et intérêts.
Depuis 2004, plusieurs jugements ont été rendus par le tribunal de Nanterre dans cette affaire.
source: topsante