Comment l’industrie pharmaceutique fabrique des malades à grand renfort de marketing avec la complicité des autorités et des médecins.
Jusque dans les années 1980, l’industrie pharmaceutique orientait ses efforts vers la guérison des maladies existantes, même si les pathologies affectant les populations pauvres, comme la malaria, étaient négligées parce que peu rentables.
Désormais, la tendance s’est inversée. Pour garantir leurs retours sur investissement et recycler leurs médicaments, les firmes inventent des pathologies sur mesure, si possible chroniques.
Une publicité déguisée en information médicale, doublée d’un intense lobbying, se charge de les « vendre » au grand public et aux praticiens.
Ce film – auquel l’industrie a refusé de participer – démonte les mécanismes d’une médecine sous l’emprise du marché.
Comment augmenter la consommation de médicaments ? En abaissant par exemple la norme du taux de cholestérol afin de promouvoir des molécules, qui, prises sans nécessité, comportent des risques sanitaires.
Ou en décelant dans la population féminine une nouvelle forme de dépression cyclique (le « syndrome dysphorique menstruel »), traitée avec une version du Prozac rebaptisée.
D’astucieux stratèges ont aussi fait décoller le marché des antidépresseurs au Japon, où la dépression constituait un état rare, en popularisant le « rhume de l’âme ».
De la « dysfonction érectile » au « trouble bipolaire », une analyse décapante qui permet de mesurer, au gré des spots TV et des sites « d’information », le marketing du diagnostic et son pouvoir.