La fatigue est, il me semble, un véritable fléau à notre époque et se répand comme une épidémie. Et quand je parle de fatigue, je ne parle pas du fait d’être fatigué parce qu’on a fait la fête la veille ou que l’on s’est couché un peu tard. Non, je parle de la fatigue handicapante, celle qui dure quoi que l’on fasse, dont on ne voit pas la fin et qui nous empêche de profiter de la vie au quotidien, semaine après semaine.
Si vous souffrez de cette maladie car on peut la considérer comme telle, ou si vous connaissez quelqu’un qui en souffre, je vous invite à lire ce témoignage, que je vous ai traduit de l’américain, extrait du magazine de l’institut de santé Hippocrate en Floride.
A la surface, tout semblait aller bien dans ma vie. Je venais juste d’avoir 45 ans et j’étais apparemment en excellente santé. Je menais la vie new-yorkaise par excellence : j’étais indépendante, forte, avisée et pleine d’humour tout en gérant un restaurant vegan/végétalien à succès. La vérité profonde était bien différente. Blessée et épuisée, je m’étais « blindée » pour ne rien ressentir de réel. Des années à refouler des émotions douloureuses avaient conduit à un état de stress qui privait mon corps d’énergie et de santé. Je travaillais de longues heures, carburant au café le matin, et étais soutenue par le vin le soir. J’avais beaucoup d’amis tout en évitant la réelle intimité. Je racontais des blagues méchantes, j’exerçais un cynisme mondain et je flirtais sans vergogne, m’affirmant comme une femme « puissante » qui n’avait besoin de personne.
En mai 2009, les murs que j’avais consciencieusement construit commencèrent à s’effriter. Je me souviens être en train de me tenir dans la queue d’un magasin lorsque j’ai soudainement perdu l’équilibre. Je savais que quelque chose allait très mal et je me suis appuyée contre un mur, ai glissé et me suis évanouie. Une ambulance m’a transportée à l’hôpital où l’on m’a fait des transfusions et où l’on m’a dit qu’il s’agissait d’épuisement et de déshydratation et qu’après ça j’irais bien.
Pourtant, lorsque je suis rentrée à la maison, les choses se sont rapidement détériorées. J’étais si faible que je pouvais à peine marcher. Je ne pouvais pas manger ou dormir, ni sentir mes mains ou mes pieds et mon cœur battait sauvagement. J’avais l’impression que j’allais mourir plusieurs fois par jour. J’étais effrayée parce que je n’avais jamais expérimenté de crise de panique dans ma vie. Instinctivement, j’ai fait ce que je pouvais pour me protéger. J’ai immédiatement arrêté le café et l’alcool et pris rendez-vous avec des médecins dont un interne, un spécialiste du cœur et un neurologue. Les nombreux tests ne détectèrent rien d’anormal. Les médecins proposèrent plusieurs théories mais aucune réponse concrète. Finalement, un médecin naturopathe a avancé le diagnostique d’épuisement des surrénales. Mais pendant ces longs mois de douleur et de peur, j’avais réalisé que sous le diagnostic, il y avait quelque chose de bien plus important que tout ce que les médecins pouvaient supposer. C’était mon esprit qui avait besoin d’être soigné. J’avais toujours entendu des histoires extraordinaires à propos de l’Institut Hippocrate dans ma communauté vegan bio, dans laquelle on l’appelait la « Mecque de la santé ».
Un ami proche me rendit visite et découvrit ce que je traversais. Il avait été à Hippocrate de nombreuses fois et m’offrit en cadeau trois semaines à l’institut ! Avec un air grave, il me dit « si tu y vas, tu me détesteras peut-être les premiers jours. Mais si tu suis correctement le programme, cela changera ta vie. Crois-moi. » Je pensais qu’il m’offrait le cadeau d’un séjour d’alimentation vivante crue végétalienne et de temps pour me reposer. Mais j’ai découvert rapidement qu’il m’offrait le don d’auto-guérison.
A Hippocrate, j’ai appris que l’Amour est la plus puissante des médecines. En m’aimant moi-même, j’ai redécouvert l’amour pour moi-même. Pas dans un sens péjoratif, mais dans celui de la connaissance de soi-même. J’ai réalisé que quelqu’un de spécial dans ma vie l’avait vu et attendait juste que je le vois moi-même. Donner et recevoir de l’amour inconditionnellement en tant qu’expression de notre humanité, bouge les montagnes et guérit les cœurs.
Dès mon arrivée, j’ai été frappée par la beauté simple, la paix des jardins, la gentillesse et la sincérité du personnel. A ce moment, j’étais tellement épuisée que tout ce que je pouvais faire, était d’écouter attentivement les informations qui me permettraient d’arriver sans encombre à ma chambre. Les premiers jours, j’ai essayé de conserver mes vieilles routines avec mon téléphone portable à portée de main. Pourtant, j’ai consciencieusement suivi le programme, préparant mon jus d’herbe de blé, mâchant mes germes et en étant une bonne étudiante. Mais rapidement, j’ai senti un changement. Alors que mon corps s’ajustait à la vie, sans aliments ni boissons en tant que drogues, le doux jus d’herbe de blé a commencé à avoir le goût des rayons de soleil. J’ai commencé à sentir mon rythme ralentir et s’approfondir. Je me suis alignée avec le désir que nous avons tous : être bien, apprendre, se sentir en paix, se guérir, se sentir connecté avec la terre et les autres..
Je rencontrais une nouvelle personne chaque jour. Que ce soit un autre client ou un membre du personnel, chacun m’a touché, m’a surpris ou m’a appris quelque chose. Or, depuis ma zone de confort je me suis ouverte réellement à ce qui arrivait à chaque moment. A chaque fois que je me sentais battre en retraite vers cette vieille zone de confort, je m’engageais à faire face à la peur et à faire une chose difficile chaque jour.
Un tournant s’est produit pendant une session de thérapie de groupe quand quelques femmes très courageuses ont eu la bravoure de me parler de la façon dont elles me percevaient. Il y avait des femmes de tous les horizons, chacune aux prises avec la maladie ou avec des défis physiques, chacune expérimentant la peur sous des formes ou des couleurs différentes. Mais pendant cette session, on a parlé très peu de diagnostic. A la place, les cœurs se sont ouverts, les larmes ont coulé, les souvenirs et les regrets ont été dévoilés, nus et vulnérables. Et il y a eu des rires. L’alimentation vivante, crue, végétalienne, pleine de vie et de bienfaits, était en train de nettoyer et de nourrir mon corps. C’était exactement ce dont j’avais besoin. Mais ce n’est pas seulement ce que nous mettons dans nos corps qui définit notre santé; c’est notre approche face à l’ensemble de notre vie et notre volonté de faire face à nos vérités.
A Hippocrate, j’ai été témoin de beaucoup de guérisons profondes. Tandis que l’alimentation est une part intégrante et essentielle du programme, ce sont les changements que chacune de ces âmes courageuses ont vécus qui initient véritablement la transformation. Ce fut dans cette pièce, racontant nos « plus importantes » histoires, que mon coeur commença à se soigner aussi.
A mon retour à la vie normale à New-York, j’avais profondément changé. Cela n’était pas toujours facile de décrire l’expérience que j’avais vécu à Hippocrate. Beaucoup de personnes ont noté le changement extérieur : j’avais perdu du poids, j’étais bronzée, mes yeux étaient plus clairs et j’avais de l’énergie. « Qu’est ce que tu mangeais ? » était la question que l’on me posait le plus souvent. Je répondais, « oh, des germes et de l’herbe de blé ». Mais l’expérience Hippocrate est tellement plus que cela. Ce que j’ai vraiment appris à Hippocrate, c’est de reconnaitre le courage dans les autres et la bravoure en moi. Je sais que la vraie beauté vient de l’intérieur. J’ai appris que l’extase peut se trouver en flottant dans une piscine sous les étoiles sans avoir à s’inquiéter de mettre une sonnerie pour se réveiller le lendemain matin. J’ai appris que nos habitudes d’élimination sont des sujets de conversation parfaitement acceptables au dîner. J’ai appris qu’une alimentation crue végétalienne riche en curcuma et en poivre de Cayenne crée sous les bras un parfum aromatique très intéressant. J’ai appris à nettoyer les taches de jus d’herbe de blé dans la salle de bain. Je pense que vous pouvez dire que j’ai appris à reconnaitre le divin dans le banal.
A Hippocrate, je suis entrée en contact avec la beauté naturelle du corps, au rythme où il fonctionne. J’ai appris que les rituels quotidiens visant à créer l’harmonie et la santé dans la vie sont sacrés et méritent toute notre attention autant que tout ce que nous faisons. J’ai appris à cesser de vouloir sauver tout le monde. Le plus beau cadeau que vous pouvez faire à quelqu’un est d’être simplement un exemple et de marcher à ses côtés. J’ai appris à me reconnecter avec la source de la vie. J’ai appris que « rien n’est aussi bon que de se sentir en bonne santé ».
Nos choix alimentaires sont parfois les expressions puissantes de notre amour pour nous-mêmes ou de notre auto-destruction. C’est un acte d’amour que de nourrir nos corps avec de la nourriture qui l’aide à équilibrer notre énergie, aide nos cellules et nos organes à faire leur travail et à créer l’harmonie émotionnelle. Et voici un petit secret : les aliments simples et enrichis de soleil sont délicieux ! C’est l’une des bénédictions de ma vie. Alors que pouvons-nous faire ? Trouvez vos bénédictions et laissez-les vous nourrir.
J’ai aussi appris que nous ne sommes pas seuls et que nous avons besoin les uns des autres. Nous sommes tous connectés, du plus petit insecte au plus majestueux des arbres. A Hippocrate, j’ai développé une confiance qui m’a guérie. Certains des « guérisseurs » les plus doués que j’ai jamais rencontré travaillent à Hippocrate. Dans chaque rencontre ou traitement avec eux, ils m’ont gentiment rappelé que tout ce dont j’avais besoin était déjà en moi. Et j’ai pu commencer à co-créer ma propre guérison. J’ai appris à écouter ce que mon corps essayait de me dire à travers les symptômes de la maladie. Et maintenant je suis reconnaissante pour la maladie qui m’a sauvé la vie.
A Hippocrate, on nous rappelle ce que nous possédons déjà. Nous avons juste besoin de réapprendre ces leçons de santé et de s’y adapter. J’ai écouté et j’en serai toujours reconnaissante.