C’est le message de cette interview, publiée dans la revue Alternative and Complementary Therapies et de l’ouvrage récemment publié par le Dr David Perlmutter, neurologue et membre de l’American College of Nutrition, qui décrit le gluten et des hydrates de carbone comme étant des causes profondes possibles des grandes maladies dégénératives, comme la maladie d’Alzheimer et d’autres formes de démence, comme la dépression, le trouble d’hyperactivité avec déficit de l’attention (TDAH ) et autres maladies. L’auteur documente ces hypothèses et explique comment les choix alimentaires peuvent affecter la santé neurologique.
Sa thèse, qu’il nomme « Grain Brain », se base sur des données d’études montrant que des niveaux élevés de glucose dans le sang sont particulièrement dommageables pour le cerveau et plus précisément pour l’hippocampe, impliqué dans la fonction de la mémoire. Sont en particulier cités, un article récent dans la revue Neurology qui suggère que des augmentations de la glycémie et de l’hémoglobine glyquée se traduisent par une baisse de mémoire, un autre article paru dans le New England Journal of Medicine qui suggère que même de légères hausses de glycémie entraînent un risque accru de développer la démence. Enfin, une étude publiée dans le Journal of Alzheimer’s Disease qui montre l’association entre la consommation de quantités élevées de glucides et ??un risque accru de 89% de démence vs les personnes dont le régime alimentaire était plus élevé en matières grasses.
Son message, « nous vivons avec l’idée qu’une calorie est une calorie, mais en termes de santé neurologique, il y a de très grandes différences entre nos sources de calories ». Les calories liées aux apports en glucides, qui élèvent la glycémie, sont plus néfastes pour la santé humaine.
L’auteur recommande donc un régime alimentaire faible en hydrates de carbone, à l’opposé, précise-t-il du régime alimentaire occidental moyen, qui est riche en glucides et faible en graisses.
Le gluten fait également partie de ses chevaux de bataille, non seulement en prenant acte de la reconnaissance de la maladie coeliaque mais aussi de la sensibilité au gluten qui pourrait affecter 30 % de la population, en général. Les études se font plus nombreuses, écrit-il qui « pointent du doigt la sensibilité au gluten comme un responsable de nombreux problèmes neurologiques dont la dépression, les troubles cognitifs, des convulsions et des maux de tête ».
En conclusion, l’auteur souhaite sensibiliser les cliniciens aux données de la littérature, aux preuves que la sensibilité au gluten est réelle et omniprésente, et que ces données scientifiques sont utiles pour aborder nombreux processus pathologiques. Il rappelle également qu’il n’y a aucun inconvénient à supprimer ou réduire les apports de gluten du régime alimentaire d’un patient. Mais, précise que la sensibilité au gluten et l’adoption d’un régime alimentaire high-fat/low-carbohydrate ne constituent pas la réponse à tous les problèmes. Glucides et gluten sont sans doute des facteurs bien plus importants qu’on ne l’avait jamais pensé auparavant.
Source: Alternative and Complementary Therapies Feb 2014 doi/pdfplus/10.1089/act.2014.20206 Rethinking Dietary Approaches for Brain Health