Jardin forêt – On a tout faux ! Les forêts comestibles, ça ne marche pas !

Dans cette vidéo de Le Jardin d’Emerveille, Rémi Kulik s’attaque à une idée largement répandue selon laquelle les jardins forêts, ou forêts comestibles, ne fonctionnent pas. Beaucoup de critiques circulent, mettant en avant les difficultés de ce type de culture. Cependant, Rémi propose une analyse détaillée des problèmes rencontrés, tout en offrant des solutions pratiques pour créer un jardin forêt plus efficace et équilibré.

Les erreurs courantes dans la conception des jardins forêts

Tout mélanger sans discernement

Une idée reçue sur la permaculture est que mélanger un grand nombre de plantes dans un espace garantirait la réussite d’un jardin forêt. Cependant, comme l’explique Rémi, cette approche ne garantit pas le succès. Si certaines associations de plantes fonctionnent bien, tout mélanger sans discernement peut entraîner des échecs. La clé réside dans une planification réfléchie et des associations cohérentes entre les cultures.

Les plantes grimpantes dans les arbres : une fausse bonne idée

Faire grimper des vignes ou des kiwis dans les arbres semble esthétiquement attrayant, mais cette méthode présente de nombreux inconvénients. Rémi cite l’exemple du jardin des Fraternités Ouvrières, où des pommiers et poiriers ont été envahis par des vignes et des kiwis, empêchant la lumière de passer et rendant la récolte des fruits difficile, voire impossible. Cela asphyxie également les arbres, compromettant leur santé.

La solution que Rémi propose est d’utiliser une pergola ou d’autres supports dédiés pour faire grimper les vignes. Cela permet de faciliter la récolte des fruits, d’éviter la concurrence racinaire et de libérer de l’espace en dessous pour d’autres cultures.

Comment bien gérer l’espace dans un jardin forêt

La concurrence entre les racines

Un des défis majeurs dans un jardin forêt est de bien gérer la concurrence entre les racines des différentes plantes. Rémi conseille de ne pas planter une vigne trop près d’un arbre mature, car leurs racines risquent de se concurrencer pour l’eau et les nutriments. Pour éviter cela, il est préférable de planter la vigne et l’arbre en même temps, ou de les espacer suffisamment. L’arrosage adéquat, surtout durant la première année de la vigne, est également crucial pour assurer son développement.

Les légumes sous les arbres

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, faire pousser des légumes directement sous des arbres bien développés n’est pas une pratique recommandée. Les légumes nécessitent beaucoup de lumière, et l’ombre des arbres matures les empêche de se développer correctement. Rémi explique qu’il est possible de cultiver des légumes près d’un arbre durant les premières années de sa croissance, mais ensuite, il est nécessaire de les éloigner pour qu’ils puissent bénéficier d’un ensoleillement suffisant.

L’agroforesterie propose une solution alternative, avec des lignes d’arbres entre lesquelles on peut cultiver des légumes. Rémi recommande la technique du cerclage, qui consiste à casser les racines en surface des arbres pour les encourager à s’enraciner plus profondément. Cela permet de libérer de l’espace en surface pour les cultures légumières sans risque de concurrence racinaire.

Les plantes méconnues ou sous-utilisées dans les jardins forêts

Découvrir de nouvelles variétés

Le jardin forêt est souvent l’occasion de découvrir des plantes moins connues ou exotiques, telles que le poivre de Sichuan ou l’akebia. Ces plantes sont bien adaptées à nos climats, mais elles ont été remplacées par des variétés plus courantes en cuisine. Rémi met en garde contre l’envie de consacrer trop d’espace à ces plantes dès le départ. Il recommande de les tester sur de petites surfaces ou en bordure du jardin, pour éviter de compromettre la production de cultures alimentaires principales.

Le cas de l’akebia

Un exemple fréquent de plante difficile à faire fructifier est l’akebia. Pour que cette plante produise des fruits, il est nécessaire d’avoir deux génétiques différentes, une information que de nombreux jardiniers ignorent. De plus, les gelées tardives peuvent parfois anéantir la production de fruits. Rémi suggère de cultiver ces plantes sous abri ou de les protéger grâce à des arbres voisins qui offriront une protection contre le gel.

Conclusion : le jardin forêt, une solution viable

Pour Rémi, malgré ses défis, le jardin forêt reste une solution très prometteuse pour produire une alimentation diversifiée, saine et durable. Réussir un jardin forêt demande une bonne compréhension de son fonctionnement, une organisation intelligente des plantes, et un respect des principes écologiques.

Cette vidéo de Rémi Kulik de Le Jardin d’Emerveille nous montre qu’avec une bonne planification et en évitant les erreurs classiques, il est possible de créer un jardin forêt fonctionnel et harmonieux. Cela demande certes de la patience et des ajustements, mais le jeu en vaut la chandelle pour une production alimentaire durable et agréable.

Source : Le Jardin d’Emerveille