La vitamine C protectrice contre le risque d’AVC

Une étude française vient de confirmer les conclusions d’un travail mené à l’échelle européenne: il existerait un lien entre le taux sanguin en vitamine C et le risque d’être victime d’un accident vasculaire cérébral (AVC). Une nouvelle incitation à consommer non pas des compléments vitaminés mais bien des fruits crus et des légumes.

La vitamine C fait depuis des décennies l’objet de bien des suppositions en matière de santé. Elle suscite aujourd’hui un nouvel intérêt: une étude française, qui sera prochainement rendue publique aux Etats-Unis, démontre l’existence d’une association entre le risque d’accident vasculaire cérébral (AVC) et des niveaux sanguins anormalement faibles en vitamine C.

Déficit modéré ou important

Cette étude a été menée par le Dr Stéphane Vannier et ses collègues du CHU Pontchaillou de Rennes. Elle a concerné 65 personnes ayant été victimes d’un AVC hémorragique – accident moins fréquent que celui d’origine ischémique mais aux conséquences souvent plus graves. Les dosages sanguins ont permis d’établir que près de 60% des personnes ayant eu une hémorragie cérébrale présentaient un déficit modéré ou important en vitamine C.

Plus précisément, 41% présentaient un taux normal de cette vitamine, 45% un déficit modéré1 et 14% étaient vraiment carencés. Dans le groupe témoin, 74% des personnes avaient un taux normal, 26% un déficit modéré et aucun n’était carencé.

Pression artérielle

Ces résultats seront présentés à la 66e Réunion annuelle de neurologie de l’American Academy of Neurology qui se tiendra à Philadelphie du 26 avril au 3 mai. Selon les auteurs du travail, la carence en vitamine C devrait être considérée comme un facteur de risque pour ce type d’AVC –au même titre que l’hypertension artérielle, la consommation excessive d’alcool ou le surpoids. D’autres recherches seront menées pour évaluer plus précisément l’effet d’une alimentation plus riche en vitamine C sur la réduction du risque d’AVC et de la pression artérielle.

Une vaste étude européenne publiée en 2008 avait déjà mis en lumière des liens entre la concentration sanguine en vitamine C et le risque d’AVC. A la différence de l’étude française, elle portait sur les AVC hémorragiques et sur ceux d’origine ischémique. Ce travail avait été mené dans le cadre d’une étude EPIC (European Prospective Investigation of Cancer) sur 20 649 hommes et femmes âgés de 40 à 79 ans. Elle avait alors été publiée dans la revue American Journal of Clinical Nutrition(2).

Questionnaire

L’étude, menée pendant 10 ans, avait permis de recenser 448 cas d’AVC. Les participants avaient rempli un questionnaire complet de santé au début de l’étude, et des échantillons de sang avaient été prélevés afin de mesurer les taux de vitamine C.
Les personnes qui présentaient un taux plasmatique de vitamine C supérieur à 66 µmol/l1 avaient un risque d’AVC inférieur de 42% à celui des personnes dont les taux n’excédaient pas 41 µmol/l.

Les chercheurs avaient d’ailleurs constaté que les résultats demeuraient identiques après exclusion des patients qui consommaient des compléments en vitamine C. Ce qui laissait penser que les bienfaits pourraient plutôt être attribués à la consommation d’aliments riches en vitamine C.

«Une possibilité intéressante est que la concentration plasmatique de vitamine C constitue un bon marqueur d’une large gamme de comportements sains – tels que la consommation de fruits et de légumes – susceptibles de prédire le risque d’AVC», concluaient les chercheurs.

Orange et persil

On trouve la vitamine C essentiellement dans les légumes et fruits crus. Et tout particulièrement dans le kiwi, les agrumes (oranges) et fruits exotiques, les fruits rouges, les papayes et les fraises. Ainsi que dans le persil, les poivrons et les brocolis.

Il s’agit d’un antioxydant puissant nécessaire à la synthèse du collagène, à l’absorption du fer et qui joue un rôle dans l’immunité. Elle diminuerait la sensibilité à certains allergènes et joue un rôle capital dans le métabolisme musculaire et cérébral.

 

1. On parle de déficit modéré lorsque le taux de vitamine est inférieur à 38 µmol/l et de carence en dessous de 11 µmol/l.

2. Un résumé (en anglais) de cette étude est disponible ici.

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