Boyan Slat a atteint son objectif. Ce jeune inventeur néerlandais de 20 ans est parvenu à récolter deux millions de dollars (environ 1,54 million d’euros), soit la somme dont il avait besoin pour développer un projet pilote. Ce sont les internautes qui ont permis de financer ce projet de « nettoyage des océans » grâce à une campagne de crowdfunding.
Alors qu’il ne restait que deux jours pour atteindre l’objectif des 2 millions de dollars, la campagne de financement participatif battait de l’aile et stagnait à 1,7 million. Mais cette échéance approchant, la mobilisation des internautes a redoublé : nombreux sont ceux qui ont envoyé de l’argent dans ces derniers moments. En tout, quelque 38 000 personnes ont ensemble apporté les 2 millions de dollars nécessaires au projet de Boyan Slat.
Son projet, il l’avait présenté en 2012. Il consiste à déployer d’immenses barrages flottants contre lesquels viendraient se coller les plastiques, récupérés ensuite dans une tour flottante de 11 mètres de largeur et 58 mètres de haut. Cette tour peut contenir 3 000 m³ de plastiques flottants récupérés, puis évacués au bout de quelques semaines. Leur traitement ultérieur fait appel à des traitements physiques (fonte, compression) ou chimiques. Via une réaction facilitée par un catalyseur, il serait possible de refabriquer un carburant liquide.
Le procédé fonctionne comme un entonnoir qui se met en action grâce aux courants marins. Selon les projections de Boyan Slat et de sa fondation, The Ocean Cleanup, la moitié des déchets de l’océan Pacifique pourrait être récupérée en moins de dix ans.
300 millions de dollars pour l’ensemble du projet
Le projet-pilote, qui pourra être mis en place dans les quatre ans grâce à l’argent récolté aujourd’hui, devrait être composé de barrages flottants de cinq à dix kilomètres maximum. Mais, pour que la totalité du projet aboutisse, c’est-à-dire le nettoyage de l’ensemble des océans, il faudrait 300 millions de dollars… L’étudiant aimerait en effet déployer quelque 100 kilomètres de ce dispositif.
Ce projet lui demandant désormais beaucoup de temps, Boyan Slat a abandonné ses études à l’université. « Ce que je fais maintenant est bien plus instructif que d’étudier », dit-il. « Je ne peux rien imaginer de mieux que de développer une solution à ce problème mondial. Ensuite, grâce à l’appui de dizaines de milliers de personnes, il s’agira de le mettre en pratique. »