Je ne vais pas vous raconter pour la énième fois que l ‘Aloe Vera est un remède exceptionnel contre les brûlures et les blessures. Ça, vous l’avez lu partout, sur les couches de bébés, sur les boîtes de crèmes pour la peau, sur les shampooings, savons, sticks à lèvres…
Oui, l’Aloe vera, c’est le pansement par excellence, mais vous dit-on que ce qu’il fait sur votre peau, il le fait aussi à l’intérieur de votre corps ? Il le fait aussi, mais d’une manière tout à fait étonnante et avec une telle rapidité que l’on pourrait se demander s’il n’y a pas là quelque chose de surnaturel. Comment est-ce possible ? Grâce à certains de ses composants que l’on ne trouve que là, cachés au milieu de cette plante aux allures inquiétantes.
Vous savez sans doute que l’Aloe vera contient des vitamines A, B, C et E, des sels minéraux (dont le calcium, le phosphore, le potassium le magnésium et le zinc), des acides aminés, des fibres, des enzymes, des saponines, des antioxydants…
Mais il y a aussi quelque chose en plus. Une chose que les scientifiques du monde entier ont cherché à isoler tant les résultats obtenus par l’application du jus d’Aloe vera sur une simple coupure sont étonnants. Ce sont les sucres complexes que contient la plante qui en font un être à part dans la règne végétal.
Des nutriments que l’on trouve seulement dans l’Aloe Vera
Un de ces sucres complexes a pour nom l’acémannane, on ne le trouve que dans l’Aloe Vera. Il forme en fait la base de tous nos tissus conjonctifs dont les vaisseaux sanguins, le cartilage, la peau, les tendons, les articulations et les os. L’acémannane est en outre un stimulant des différents outils dont dispose le système immunitaire : macrophages, lymphocytes NK, monocytes, cellules B, anticorps, cellules T… Il accroît leur nombre et facilite la phagocytose [1], c’est-à-dire l’absorption des protéines étrangères (comme par exemple les particules virales) par le macrophage.
Absorbé par l’intestin, l’acémannane est ensuite redistribué à toutes les cellules de l’organisme. De cette façon, il stimule et renforce le système digestif, mais aussi tout le système immunitaire, étroitement lié à l’absorption de nos aliments [2].
En plus, toutes les molécules d’acémannane ne sont pas assimilées par l’intestin, mais elles tiennent lieu de rempart aux cellules de la paroi intestinale. Ainsi, prendre de l’aloe vera permet de limiter l’absorption de substances indésirables et rétablit l’intégrité de la muqueuse intestinale. La flore intestinale retrouve son équilibre et le péristaltisme de l’intestin, le mouvement musculaire du système digestif, s’améliore. Nettoyé et stimulé, votre intestin se retrouve régénéré et les protéines allergènes évacuées.
L’autre trésor de l’Aloe vera
Il n’y a pas que l’acémannane dans l’Aloe vera ! On y trouve aussi tout un tas d’autres éléments aux vertus régénératrices qui ne se rencontrent qu’au coeur de cette plante décidément pas comme les autres.
- L’aloetine, un germicide à large spectre
- L’aloelucine, qui active la régénérescence cellulaire et accélère la guérison des ulcères
- L’aloemicine, un anti-tumoral dont les propriétés sont encore à l’étude,
- L’isobarbaloïne, un analgésique et un antibiotique
En plus de toutes ces substances dont l’Aloe est le détenteur exclusif, l’analyse de la plante fait apparaître un autre trésor : la gibbérelline. Il s’agit, nous disent les études, d’un anti-inflammatoire naturel, d’un antirhumatismal et d’un cicatrisant [4]. Mais ce qui a le plus attiré jusqu’ici l’attention des chercheurs, c’est qu’il s’agit d’une phyto-hormone qui, si on l’injecte à n’importe quel autre végétal, accélère dans des proportions étonnantes sa croissance, sa germination et sa fructification. C’est un stimulant des cellules qui pourrait peut-être expliquer pourquoi l’Aloe vera est capable de provoquer si vite la création de tissus de réparation chez l’être humain.
Il serait également dommage d’oublier la présence de molécules rares appelées chromones [5]. Grâce à elles, l’Aloe vera contribue à l’abaissement des pics glycémiques par un accroissement de la sensibilité à l’insuline, ce qui n’est pas négligeable si vous êtes diabétique.
Comment consommer de l’Aloe vera ?
Clairement, l’Aloe Vera possède des propriétés thérapeutiques que peu de plantes possèdent. Mais si l’Aloe Vera ne contenait que ces substances miraculeuses, il y a bien longtemps que la plante aurait disparu de la surface de la terre, dévorée par les animaux si prompts a déceler les vertus thérapeutiques d’un végétal. Heureusement, l’Aloe Vera sait aussi se défendre. Il a des épines acérées, mais pas seulement car il contient deux poisons qui font qu’on ne peut le consommer tel quel sans s’exposer à de fâcheux effets : l’aloïne et l’émodine.
- L’aloïne est une molécule purificatrice, mais aussi émétique, c’est-à-dire qu’elle donne envie de vomir. Séchée, elle a autrefois été utilisée pour fabriquer des laxatifs, que l’on ne trouve plus guère dans le commerce. On l’emploie encore dans certaines boissons alcoolisées, à faible doses, pour les rendre un peu plus amères.
- L’émodine pour sa part est puissamment laxative.
On pourrait considérer ces effets secondaires comme une partie intégrante du processus de guérison, mais on peut aussi s’en passer, c’est pourquoi, si vous souhaitez utiliser le gel d’Aloe Vera en tant que complément alimentaire que vous avalerez vous devez vous assurer que celui que vous choisirez dans lesquels l’émodine et l’aloïne sont réduits à des proportions insignifiantes.
Lors de vos recherches d’un gel d’Aloe Vera consommable, je vous recommande donc vivement de bien lire les étiquettes. Cela n’est pas si rare (vous en trouverez par exemple ici), mais mieux vaut ne pas se tromper.
Une dernière recommandation importante
Aloïne et Emodine font partie d’une groupe que l’on appelle les anthraquinones (également présentes dans le séné, la rhubarbe, la bourdaine, le cassia…) et qui englobent plusieurs autres molécules a effet laxatif. Même si les principaux d’entre eux ont été éliminés du jus d’Aloe vera que vous choisirez, il faut savoir que lors d’une prise en continu pendant plusieurs mois, ils peuvent avoir un effet délétère l’intestin et rendre celui-ci complétement atone.
Il est donc recommandé de faire des cures espacées d’un ou deux mois (trois ou quatre par an).
Références:
[1] Nirmal Pugh, Samir A. Ross, Mahmoud A. Elsohly and David S. Pasco. J. Agric. Food Chem 2001, 49, 1030-1034
[2] J.a. Vinson, H. Al Kharrat, L. Andreoli. Phytomedicine 12(2005) 760-765.
[3] Ki Young Lee, Susan T Weintraub and Byung Pall Yu. Free radical Biology and Medicine vol 28, issue 2, 15 jan 2000 p 261-265.
[4] Robert H. Davis, Ph.D.
[5] Mesfin A. Yimam, Jifu Zhao, Jennifer Homan, Yuan Zhao, Julia Foo, Mei Hong, Bobby Hanna, Nathan Judah, Qi Jia. Unigen Pharmaceuticals Inc,.
Crédit : Alternative Santé