Pendant longtemps, les neuroscientifiques ont cru que le cerveau humain cessait de produire de nouveaux neurones après la naissance. Cependant, des découvertes récentes ont relancé ce débat en révélant que la neurogenèse, c’est-à-dire la formation de nouveaux neurones, pourrait continuer tout au long de la vie, même chez les personnes âgées. Ce sujet passionne, notamment en raison de son lien potentiel avec des maladies comme Alzheimer.
Bien que le cerveau perde environ 300 neurones par millimètre cube chaque année, il continue d’en produire, en particulier dans le gyrus denté, une région clé de l’hippocampe. Cette zone joue un rôle central dans la mémoire, l’apprentissage et la gestion des émotions. Une étude menée par María Llorens-Martín en 2019 et publiée dans Nature Medicine a analysé des échantillons de cerveaux de personnes âgées de 43 à 97 ans. Les résultats ont montré que la neurogenèse se poursuit avec l’âge, bien que son rythme ralentisse.
Fait intéressant, l’étude a également révélé que des neurones immatures sont toujours présents chez les patients atteints d’Alzheimer, même jusqu’à 97 ans. Cependant, leur nombre diminue significativement dès les premiers stades de la maladie, avec une baisse moyenne de 30 %. Ces données suggèrent un lien entre un déclin de la neurogenèse et la progression d’Alzheimer.
Traditionnellement, la recherche sur Alzheimer s’est concentrée sur les plaques amyloïdes et les protéines Tau, responsables de la dégénérescence des cellules nerveuses. Pourtant, ces pistes n’ont pas abouti à des traitements efficaces, avec 99 % des essais cliniques échouant. La découverte d’une diminution spécifique de la neurogenèse chez les patients atteints d’Alzheimer ouvre une nouvelle voie prometteuse.
« Il existe un mécanisme indépendant du vieillissement physiologique qui conduit à un déclin du nombre de nouveaux neurones », explique María Llorens-Martín dans une interview accordée au Guardian. Toutefois, on ignore encore si cette baisse de la neurogenèse est une cause ou une conséquence de la maladie. Elle pourrait néanmoins servir d’indicateur précoce pour diagnostiquer Alzheimer ou inspirer de nouvelles stratégies thérapeutiques.
Contrairement aux idées reçues, toutes les fonctions cérébrales ne déclinent pas avec l’âge. Une étude publiée dans Cognitive Psychology a montré que, pour certaines tâches simples, les seniors obtiennent des résultats comparables à ceux de jeunes adultes. Par exemple, la vitesse de prise de décision et l’efficacité des réponses restent intactes jusqu’à 90 ans.
Les chercheurs ont constaté que si les seniors semblent plus lents dans certaines situations, cela est souvent dû à une prudence accrue plutôt qu’à un déclin cognitif. Encouragés à répondre rapidement, ils obtiennent des performances similaires à celles des jeunes adultes. Cette prudence, perçue comme de la sagesse, démontre une adaptation comportementale liée à l’expérience plutôt qu’une réelle diminution des capacités.
Une étude parue dans Cell Stem Cell confirme que la production de nouveaux neurones dans l’hippocampe se poursuit jusqu’à un âge avancé. Les autopsies de personnes âgées de 14 à 79 ans ont révélé que même les cerveaux les plus âgés produisent des milliers de nouveaux neurones chaque jour. Cependant, la plasticité cérébrale, c’est-à-dire la capacité du cerveau à créer de nouvelles connexions neuronales, diminue légèrement avec l’âge. Cela peut compliquer l’établissement de nouvelles connexions entre neurones.
Malgré cette diminution, le volume du gyrus denté reste stable. En revanche, les cellules souches dites quiescentes, qui peuvent se diviser pour produire de nouveaux neurones, se raréfient avec l’âge. Cette diminution partielle explique pourquoi la plasticité neuronale est moins efficace, tout en permettant une certaine continuité de la production neuronale.
Contrairement à ce que l’on observe chez les rongeurs, chez qui la neurogenèse diminue rapidement avec l’âge, les humains semblent conserver cette capacité plus longtemps. Selon Maura Boldrini, principale auteure de l’étude publiée dans Cell Stem Cell, cela reflète une différence biologique essentielle : « Il semble que nous ayons besoin de ces neurones pour nos capacités d’apprentissage complexes et nos réponses cognitives aux émotions. »
Ces résultats nuancent toutefois un autre article publié dans Nature, qui affirmait que la neurogenèse humaine adulte est extrêmement rare. Mercedes Paredes, chercheuse à l’Université de Californie, soutient cette position en affirmant que, si elle existe, elle reste marginale. Le débat sur la continuité de la neurogenèse humaine adulte reste donc ouvert.
Dans le cadre de tests cognitifs, les seniors qui sont motivés à répondre rapidement affichent des performances similaires à celles de jeunes adultes. Cette observation souligne l’importance d’un environnement encourageant pour maximiser leurs capacités. Par ailleurs, des recherches montrent que les connaissances générales, souvent meilleures chez les seniors, compensent certains aspects du déclin lié à l’âge, comme la mémoire.
Lire aussi :
Les résultats confirment que la neurogenèse et les capacités cognitives du cerveau humain, même vieillissant, sont bien plus dynamiques qu’on ne le pensait auparavant.
Source : www.futura-sciences.com
L’ail, le jus de citron, le gingembre et le miel se combinent dans une recette…
Les avocats sont célèbres pour leur goût exquis et leurs bienfaits pour la santé, mais…
Une source exceptionnelle de nutriments Le concombre est un véritable concentré de bienfaits nutritionnels. Un…
Rien de tel qu’un soin fait maison pour sublimer votre peau avec des ingrédients naturels.…
Le thon en boîte, aliment pratique et peu coûteux apprécié dans le monde entier, est…
Avez-vous déjà envisagé que la clé pour conserver votre vitalité réside dans une simple routine…