Le chaga : petite visite guidée au royaume du diamant des forêts

« Cadeau de Dieu », « Diamant des forêts », « Roi des plantes » sont autant d’appellations qui laissent transparaître la valeur de l’inonotus obliquus, mieux connu sous le nom de chaga.

La forêt québécoise est riche d’une flore diversifiée. Des pionniers comme le frère Marie Victorin, fondateur du Jardin botanique de Montréal et auteur de « Flore laurentienne », et plus récemment Marcel Blondeau, ont consacré leur vie à partager les secrets qu’elle recèle. Parmi ces secrets, le chaga en est un qui commence tout juste à être mieux connu.

C’est d’ailleurs ce qui a fasciné Nicolas Michon, cueilleur de chaga, dès qu’il en a entendu parlé pour la première fois. « Le chaga m’a d’abord permis de régler mes propres problèmes de santé. J’ai alors pensé à mon entourage et aux bienfaits que sa consommation pourrait leur apporter. » nous a-t-il confié.

Depuis vingt ans, M. Michon est travailleur forestier et cueilleur de champignons – surtout ceux plus connus et appréciés en gastronomie, comme la girolle, la morille, le shiitake. « Quand j’ai découvert le chaga, j’ai réalisé que la nature pouvait nous offrir tout ce dont on avait besoin, de la nourriture aux remèdes. » ajoute-t-il.

Le secret du nord

Le chaga est un champignon qui parasite les arbres, comme le bouleau, des régions nordiques. Au Québec, il pousse dans la forêt boréale et même plus au nord où les arbres sont plus petits. « On le reconnait par sa dureté, proche de celle du bois, et par sa forme et sa couleur qui rappelle celle du charbon. Je localise les spécimens dans les Laurentides durant l’hiver alors qu’ils sont plus faciles à voir, et c’est l’été que la récolte a lieu. »

Les champignons médicinaux sont considérés par plusieurs comme de véritables panacées tant leurs utilisations traditionnelles sont nombreuses. Par la richesse de sa composition, le chaga ne fait pas exception et aurait été utilisé à des fins médicinales depuis plus de cinq cents ans en Russie et en Sibérie. « Le champignon absorbe et concentre les substances nutritives de l’arbre sur lequel il pousse afin de résister à la rigueur du climat, ce qui en fait un des aliments les plus denses en nutriments. » nous explique M. Michon.

En effet, sa diversité phytochimique est étonnante : vitamines, minéraux, pigments, flavonoïdes, stérols, enzymes. Le chaga contient également des quantités importantes d’antioxydants, notamment l’enzyme superoxyde dismutase (SOD). Certains affirment que sa capacité antioxydante (valeur CARO) dépasse largement celle de superaliments populaires comme le bleuet, l’açai et le goji. Même si le potentiel thérapeutique du chaga semble prometteur, notamment en tant qu’anticancéreux, de plus amples recherches demeurent nécessaires.

De la forêt à la cuisine

Bien qu’on pense souvent aux champignons en tant qu’ingrédients intégrés à des recettes de cuisine plus élaborées, consommer le chaga est très simple. « J’ai toujours un chaudron de chaga prêt à consommer sur la cuisinière. Pour réaliser la décoction, je le coupe en petits morceaux et je le fais bouillir. Ensuite, j’utilise simplement le liquide pour cuisiner. C’est partie intégrante de notre vie familiale. Même les enfants y ont droit, sans le savoir, dans le jus et même dans le jello ! ».

Un avenir prometteur

Les traditions médicales des quatre coins du monde sont nées de l’utilisation des plantes. Alors que l’Organisation mondiale de la santé publiait cette semaine un avertissement quant à l’explosion du nombre de cas de cancer à travers le monde, la nature est le théâtre d’une intense recherche. Même ici, dans la forêt boréale, de nombreux agents anticancéreux font présentement l’objet d’études.

Pour Nicolas Michon, l’important c’est de respecter la nature. « Il faut trouver un équilibre entre l’accès au chaga et à ses propriétés médicinales et les respect du champignon et l’environnement dans lequel il pousse. »

Nicolas Michon est travailleur forestier et cueilleur de champignons. Le chaga qu’il cueille dans les Laurentides est disponible à la clinique Pas juste de la luzerne à Montréal et à la boutique l’Apothicaire à Bromont, qui seront tous deux présents à l’Expo Manger Santé et Vivre vert de Montréal.

source: mangersantebio

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