Le Chili ne sait plus quoi faire de son énergie solaire. Ses 29 fermes de production ouvertes ces derniers mois moulinent tant que les excédents ne peuvent plus être écoulés. Fin mai, le pays a décidé de donner ses kilos de Watt-crête (unité de mesure de l’énergie solaire) aux concitoyens habitant le nord, car c’est dans cette région seulement que la production est excessive.
C’était déjà le cas début 2016. Pendant 113 jours, entre janvier et avril, les Chiliens n’ont pas payé leur électricité. Le gouvernement espérait que le mois de mai permette de fixer à nouveau les prix. Mais la situation économique n’a pas bougé d’un pouce. Dès lors, cette période de 113 jours laisse à penser que le record de 192 jours d’énergie gratuite enregistré l’an passé devrait être battu en 2016.
Le pays a beaucoup investi dans les énergies renouvelables pour faire face à une demande grandissante de la part de l’industrie minière qui a connu un boom ces dernières années. La croissance économique a repris de plus belle également. Le Chili a d’ailleurs 15 autres projets de construction de fermes solaires.
Une bonne nouvelle pour les consommateurs, mais…
Le problème, c’est que tout s’est fait trop vite. Les infrastructures n’ont pas mis en place de systèmes de raccordements entre elles. Ainsi, la surproduction de l’usine du nord ne peut être transférée à celle du centre du pays, malgré ses besoins. Conscient de ces problèmes, le gouvernement précise qu’il fera construire une ligne de transmission de 3000 kilomètres pour unir les deux réseaux, mais il faudra attendre 2017.
D’ici là, ce qui est une excellente nouvelle pour les consommateurs, l’est moins pour les entreprises. Notamment, celles qui se sont engagées dans la construction de nouvelles fermes solaires. Les banques se montrent plus frileuses pour accorder des prêts, tandis que les prix ne sont pas encore prêts de remonter.
Alors, le Chili essaie d’imaginer à quoi toute cette énergie pourrait bien lui servir. La meilleure des idées semble être ce projet de ligne de métro, annoncée fin mai, qui roulerait entièrement aux énergies solaire et éolienne dès 2018. D’ici là, le Chili a intérêt à s’équiper en batteries de stockage…
Sources:
www.huffingtonpost.fr
www.bloomberg.com
inhabitat.com