Le type et la qualité des aliments que vous consommez n’influencent pas seulement votre poids. L’alimentation a un effet sur votre métabolisme, sur la production d’insuline, sur la libération de leptine et sur une quantité d’autres hormones et d’équilibres chimiques.
Les scientifiques examinent également la façon dont le jeûne affecte la fonction cellulaire et mitochondriale, ainsi que la longévité.
Ils ont découvert que les cellules de votre corps réagissent au jeûne de façon très similaire à la façon dont elles réagissent au sport. En d’autres termes, lorsqu’elles sont soumises à un stress – qu’il soit dû au sport ou au jeûne – la réaction crée des changements au niveau cellulaire, qui aident à prolonger votre espérance de vie.
Pour commencer, le jeûne entraîne votre corps à utiliser les graisses plutôt que le glucose comme principale source de carburant, et brûler les graisses efficacement profite à votre santé au-delà de la perte de poids.
Bien que la recherche porte principalement sur le jeûne ou sur le jeûne intermittent, le nouveau terme parfois employé est le ‘Time Restricted Feeding’ (TRF – temps d’alimentation restreint) qui préconise de limiter la plage horaire dans laquelle nous prenons nos repas, généralement à 6 à 8 heures.
Une combustion efficace des graisses favorise la santé
Les graisses sont un carburant bien plus propre que les glucides et génèrent beaucoup moins de radicaux libres.
Le glucose est par nature un carburant « sale » car il génère bien plus d’espèces réactives de l’oxygène (ERO) que les graisses. Mais pour brûler des graisses, vos cellules doivent être saines et normales. Les cellules cancéreuses, par exemple, ne peuvent pas brûler de graisses et c’est pourquoi un régime riche en bonnes graisses est une stratégie anti-cancer si efficace.
On commence à réaliser aujourd’hui que les troubles mitochondriaux sont à la base de pratiquement toutes les maladies, et l’intervention en nutrition – pas seulement ce que vous mangez, mais également à quelle heure, et à quelle fréquence – est d’une importance capitale.
En résumé, pour favoriser la santé mitochondriale, il faut une alimentation à base de vrais aliments, éviter de manger au moins 3 heures avant de vous coucher, et pratiquer le jeûne intermittent.
Que se passe-t-il lorsque vous jeûnez ?
Le jeûne est un stress biologique aux nombreux et incroyables bienfaits pour la santé, il normalise notamment la sensibilité à l’insuline et à la leptine, favorise la production d’hormone de croissance (hGH), réduit le stress oxydatif et diminue le taux de triglycérides.
Aujourd’hui, une équipe de chercheurs de l’université de Californie du sud pense qu’ils ont découvert un autre bienfait. La régénération des cellules souches.
Au cours des premières 14 à 16 heures de jeûne, votre corps brûle presque toutes les réserves de glucides (le glycogène) de vos muscles et de votre foie. Une fois ces réserves de glycogène vidées, votre organisme se tourne vers les réserves de graisses. Le jeûne intermittent apprend à votre corps à brûler efficacement les graisses comme carburant.
Le jeûne intermittent peut aider à régénérer entièrement votre système immunitaire
Chez un adulte, les cellules souches indifférenciées présentes dans les tissus et les organes sont utilisées par le corps pour se régénérer. Le rôle principal de ces cellules est d’entretenir et de réparer les tissus.
Un autre effet du jeûne est l’autophagie. Lorsque ce processus vital a lieu au niveau des mitochondries, on l’appelle la mitophagie. C’est le processus par lequel votre corps ‘se mange lui-même’ de façon ordonnée, de façon à éliminer ses parties endommagées.
Bien que cela puisse sembler être un processus que l’on aimerait éviter, il est en fait très sain et aide votre corps à « faire le ménage ». D’après le Dr. Colin Champ, oncologue radiothérapeute reconnu du centre médical de l’université de Pittsburgh :
« Voyez cela comme le programme de recyclage naturel de notre corps. L’autophagie fait de nous des machines capables de se débarrasser des pièces défectueuses, de stopper la croissance cancéreuse, et certains troubles métaboliques tels que l’obésité et le diabète. »
La mitophagie se produit au niveau cellulaire, lorsque les membranes se détériorent et que votre corps recycle ce qui est sain et utilise le reste comme sources d’énergie ou pour fabriquer de nouvelles pièces. Ce processus peut également jouer un rôle dans le contrôle de l’inflammation dans votre organisme.
Lorsque des scientifiques ont conçu des rats incapables d’autophagie, ceux-ci se sont révélés plus somnolents et plus gros, avec un taux plus élevé de cholestérol et des cerveaux déficients.
Trois méthodes qui favorisent la mitophagie et la régénération cellulaire
Il existe trois façons d’augmenter la capacité de votre corps à détruire les cellules endommagées et à en fabriquer de nouvelles. La première est l’activité physique, qui fait subir un stress à votre organisme, endommage les muscles et aide votre corps à fabriquer de nouveaux tissus.
Le jeûne intermittent est une façon très efficace de stimuler la mitophagie. Certaines études suggèrent même que le jeûne intermittent peut améliorer la fonction cognitive, la structure du cerveau et faciliter l’apprentissage. Ces études ont été complétées sur des rats et il n’a pas été clairement établi que les avantages provenaient spécifiquement de l’autophagie.
Ceci dit, une autre façon de simuler la mitophagie est d’adopter une alimentation riche en graisses, constituée principalement de graisses saines d’excellente qualité, d’une quantité modérée de protéines de haute qualité et d’un minimum de glucides non fibreux, dans les proportions présentées dans le tableau ci-dessous. L’idée est de réduire vos apports de glucides à un niveau tel que votre corps n’a pas d’autre choix que de brûler des graisses comme carburant.
La recherche montre que ce régime aide le corps à combattre le cancer, à diminuer les risques de diabète, à combattre certains troubles du cerveau et peut réduire les crises d’épilepsie d’au moins 50% pour la moitié des enfants qui le suivent.
Souvenez-vous qu’il est tout aussi important de contrôler vos apports de protéines que de réduire les glucides d’origine non végétale. Si vous mangez plus de protéines que ce dont votre corps a besoin, vous empêcherez l’activation des voies associées aux cellules souches et la régénération du système immunitaire. Cela inclut les voies de signalisation mTOR, PKA et IGF.
Planifier vos repas correctement peut réduire les dommages des radicaux libres
Il existe des preuves irréfutables qui indiquent que lorsque l’on fournit du carburant aux cellules alors qu’elles n’en ont pas besoin, les cellules perdent des électrons qui réagissent avec l’oxygène, produisant des radicaux libres. Les radicaux libres provoquent des dommages à vos cellules et à votre ADN, et sont associés à un risque accru de contracter des maladies.
La meilleure façon de réduire les dommages des radicaux libres n’est pas de prendre des antioxydants mais de veiller à brûler un carburant propre comme les graisses, plutôt que des glucides. Toutefois, lorsque votre apport calorique est plus important que nécessaire, et en particulier lorsqu’il intervient à un moment où vos besoins en énergie sont faibles, comme lorsque vous dormez, la production de radicaux libres s’en trouve augmentée.
Des études ont démontré le lien entre les radicaux libres et les dommages à l’ADN mitochondrial, qui provoquent des dommages nucléaires pouvant eux-mêmes entraîner un cancer. Au cours d’une étude française, les chercheurs ont démontré que le jeûne intermittent, imposé à des souris atteintes de lymphomes, réduit la quantité de radicaux libres, augmente leur espérance de vie et réduit le taux de mortalité.
C’est également pour cette raison que je conseille de ne pas manger au moins au cours des 3 heures qui précèdent le coucher. C’est pendant votre sommeil que votre corps utilise le moins de calories, vous n’avez donc vraiment pas besoin d’un excès de carburant pendant cette période, car cela génèrerait un excès de radicaux libres qui peuvent endommager les tissus, accélérer le vieillissement et contribuer à des maladies chroniques.
J’arrête personnellement de manger vers 16h ou 17h, mais cela varie en fonction de mon taux de glycémie. Mon objectif est d’avoir une glycémie à jeun inférieure à 60, et en tous cas inférieure à 70.
Je réprouve personnellement tout à fait les jeûnes de plus de 18 heures car cela pousse en général à brûler de la masse musculaire comme carburant. C’est pourquoi je recommande de jeûner 16 à 18 heures par jour et de consommer toutes vos calories au cours des six à huit heures restantes.
Cela réduit la dépendance quotidienne de votre corps aux glucides et au glycogène. La recherche a démontré une diminution du risque de cancer et une meilleure gestion du poids chez l’homme comme chez l’animal.
Comment supporter le jeûne intermittent
Le jeûne intermittent est sain pour la plupart des gens. Toutefois, si vous souffrez de diabète, d’hypoglycémie, de fatigue chronique ou d’un dérèglement de votre taux de cortisol, vous devez prendre des précautions spécifiques et travailler avec votre médecin et votre diététicien pour préserver un bon équilibre entre nutrition et jeûne. Les femmes enceinte ou qui allaitent ne doivent pas pratiquer le jeûne car leur bébé a besoin d’être alimenté pour grandir et se développer correctement.
Ajouter ce type de jeûne à votre programme de santé peut représenter un défi mais les récompenses sont à la hauteur. Commencez par établir un programme de jeûne que vous pensez pouvoir tenir. Ne vous découragez pas si vous mangez plus que ce que vous aviez prévu les jours de jeûne. Buvez de l’eau et du thé en quantité dans la journée, pour vous aider à vous sentir rassasié.
Faites-vous aider par des proches. En commençant un programme avec une autre personne, en particulier si elle habite sous le même toit, vous aurez un partenaire à qui rendre des comptes et avec qui partager des astuces. Lorsqu’on sait que quelqu’un d’autre compte sur nous pour l’accompagner dans l’aventure, on est moins enclin à manger plus que ce que l’on avait prévu.
En conclusion, le jeûne intermittent améliore le fonctionnement de votre système immunitaire et de vos mitochondries, réduit le processus inflammatoire et la quantité de radicaux libres dans votre corps. Il aide également à ralentir le processus de vieillissement de façon radicale, en particulier si vous consommez des macronutriments.
En d’autres termes, vous priver de nourriture de temps à autres ne vous tuera pas – bien au contraire, cela pourrait être l’une des clés pour vivre plus longtemps et en bonne santé.
par le Dr. Mercola