C’est un immense pas en avant qu’a fait le Nigéria il y a un mois en bannissant officiellement les mutilations génitales féminines, pratiquées massivement en Afrique.
Tandis que 25% de la population féminine du Nigéria auraient subi des mutilations génitales (MGF), le gouvernement vient de réaliser une avancée incroyable. Avant de céder sa place à son successeur Muhammadu Buhari élu en mars dernier, le président sortant Goodluck Jonathan en mettant en place une loi fédérale abolissant définitivement l’excision, l’ablation totale ou partielle des organes génitaux féminins externes, qui était jusqu’alors autorisée. Un geste fort qui pourrait ouvrir la voie à d’autres pays africains où cette pratique est massivement répandue et décriée par l’ONU ainsi que de nombreuses ONG qui la combattent depuis des décennies.
Ces dernières se sont évidemment félicitées de ce que le gouvernement nigérian qualifie lui-même « d’avancée extrêmement importante ». Cependant il reste encore beaucoup à faire. En effet, selon 28 Too Many qui a lancé il y a quelques semaines une campagne choc pour dénoncer les excisions, 130 millions de femmes et de filles ont déjà subi une mutilation génitale féminine, et d’après l’UNICEF, 30 millions pourraient encore en être victimes au cours de ces 10 prochaines années. Plusieurs pays comme le Liberia, le Soudan ou le Mali ne les interdisent pas et, toujours selon le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance, elles seraient pratiquées sur plus de 90% des femmes en Egypte, en Somalie ou encore en Guinée.
En plus de représenter un acte d’une barbarie insoutenable, les conditions d’hygiènes dans lesquelles il est souvent réalisé met gravement la vie de ces femmes en danger en les exposant à des hémorragies et des infections, sans parler des autres conséquences physiques et psychologiques. Et si la loi a aujourd’hui changé, les mentalités et les traditions doivent aussi suivre, ce qui ne se fera pas en un simple vote du gouvernement.
Adoptée par le Sénat, cette loi prévoit également de punir les hommes qui abandonneraient leur femme et leurs enfants sans leur fournir de soutien financier, ce qui représente également une grande avancée vers l’égalité homme/femme dans le pays le plus peuplé d’Afrique.
Source: aufeminin.com