Les « PFAS », ou substances per- et polyfluoroalkylées, également appelées polluants éternels, sont au cœur d’une enquête menée par France Bleu et Radio France. Ces substances chimiques, développées dans les années 1940 pour résister à l’eau et à la chaleur, sont omniprésentes dans notre quotidien et se retrouvent désormais dans l’eau du robinet, soulevant des inquiétudes quant à leurs impacts sur la santé publique et l’environnement.
Les polluants éternels : qu’est-ce que c’est ?
Les PFAS sont des substances chimiques toxiques largement utilisées dans divers produits de consommation. Elles se retrouvent dans des articles aussi variés que les poêles antiadhésives, les textiles imperméables ou encore certains implants médicaux. Leur caractéristique principale, et problématique, est leur extrême résistance aux dégradations, ce qui leur permet de persister dans l’environnement pendant des décennies, voire plus. En raison de cette longévité, on les qualifie de « polluants éternels ».
Le problème majeur lié aux PFAS réside dans leur capacité à s’accumuler dans l’air, les sols et l’eau, et à infiltrer le corps humain. Une étude a révélé que 99 % des habitants de la planète présentent des traces de ces polluants dans leur sang. Cette accumulation peut avoir des conséquences graves, tant sur la santé que sur l’environnement.
Une contamination inquiétante de l’eau potable
Entre avril et juin 2024, 44 stations locales de France Bleu ont prélevé des échantillons d’eau potable pour analyser la présence de PFAS. Sur 89 prélèvements effectués, 43 % contenaient des traces de ces substances. Pire encore, dans 27 de ces échantillons, les niveaux de PFAS interdits ou classés comme cancérigènes ont été détectés, avec cinq cas atteignant des niveaux jugés préoccupants.
Ces niveaux sont jugés inquiétants lorsqu’ils dépassent les seuils en vigueur dans certains pays comme le Danemark ou les États-Unis. La contamination de l’eau est souvent liée à la proximité d’industries telles que les papeteries, les ateliers de traitement de métaux ou encore les centres de formation de pompiers qui utilisent des mousses contenant des PFAS.
Les effets sur la santé et les coûts pour la société
L’exposition aux PFAS comporte des risques significatifs pour la santé. Des recherches ont démontré que leur accumulation dans l’organisme peut perturber le système immunitaire, et augmenter les risques de cancer, de diabète et d’obésité. D’autres effets incluent des perturbations du fonctionnement du foie, une baisse de la fertilité et des troubles de la croissance.
Les répercussions économiques sont également considérables. Une étude dirigée par l’équipe de Greta Goldenman, spécialiste des PFAS, estime que le coût des soins de santé associés à ces polluants pourrait atteindre entre 52 et 84 milliards d’euros par an pour les systèmes de santé européens.
Quelles régulations pour l’avenir ?
Face à cette menace, les régulations évoluent. À partir du 1er janvier 2026, l’Union européenne exigera des communautés françaises qu’elles contrôlent les niveaux de PFAS dans l’eau potable. Elles devront détecter la présence de 20 polluants éternels différents et informer les habitants des résultats. Si les seuils sont dépassés, des mesures devront être prises pour réduire cette pollution.
Cependant, il est important de noter que, pour le moment, les autorités estiment que l’eau du robinet en France reste potable, bien que des variations significatives existent selon les territoires.
Conclusion
Les PFAS posent un défi de taille pour la santé publique et l’environnement en France, tout comme ailleurs dans le monde. Tandis que des réglementations sont mises en place pour surveiller et réduire leur présence dans l’eau, il est clair que des actions doivent être prises dès maintenant pour limiter leur propagation et protéger la population des risques associés.
Source : HugoDécrypte