Des chercheurs britanniques ont étudié les effets des alginates produits dans le varech, un mélange de variétés d’algues, sur le métabolisme des graisses et plus précisément sur l’enzyme qui digère les graisses appelée lipase pancréatique. Les alginates seraient des inhibiteurs efficaces de la lipase pancréatique. Utilisés à des niveaux plus élevés dans l’industrie agro-alimentaire, ils pourraient bien contribuer à la gestion des problèmes de poids.
Les alginates sont des composés chimiques présents dans des parois cellulaires des algues brunes ou de certaines bactéries. Ils sont déjà utilisés comme ingrédients dans certains médicaments et dans certains dispositifs de pansement, pour favoriser la cicatrisation des plaies. Leur utilisation sous forme de supplément ou d’additif alimentaire sans être totalement nouvelle, le serait dans cette indication possible de perte de poids et ici de réduction de l’absorption des graisses par le corps.
Les graisses alimentaires représentent en effet, dans nos régimes occidentaux environ 40% de l’apport énergétique. L’enzyme appelée lipase, produite par le pancréas, contribue à leur digestion. Ainsi, la réduction ou l’inhibition de son action permettrait de réduire la dégradation des graisses et leur accumulation.
C’est pourquoi les chercheurs de la Newcastle University ont étudié en laboratoire, les effets de plusieurs types d’alginates sur l’activité enzymatique des lipases pancréatiques face à plusieurs types de graisses, l’huile d’olive représentant les graisses naturelles et un acide gras saturé représentant une graisse artificielle. Les chercheurs constatent que:
tous les alginates inhibent la lipase dans la même mesure,
cet effet est lié à la structure de l’alginate,
cette inhibition est d’environ 72,2% avec une graisse «synthétique» et de 58% avec l’huile d’olive,
les alginates d’un type d’algue en particulier, semblent plus efficaces, il s’agit des alginates de Laminaria hyperborea.
Selon cette étude très préliminaire, les alginates pourraient se révéler de bons inhibiteurs de l’assimilation des graisses. Or, actuellement, précisent les auteurs, ils sont utilisés par l’industrie agro-alimentaire à des niveaux faibles. A des niveaux plus élevés et sous condition de ne pas altérer les aspects organoleptiques des aliments, ils pourraient être des agents prometteurs anti prise de poids. Un résultat prometteur et intéressant, étant donné, encore une fois, le caractère naturel de ces composés.
M. D. Wilcox et al., Food Chemistry, volume 146, 1/03/2014, pages 479-484.