Les dangers cachés des sèche-mains : une étude révèle des preuves inquiétantes

Dans notre quête pour adopter un mode de vie plus respectueux de l’environnement, certaines initiatives ont porté leurs fruits, tandis que d’autres ont eu des conséquences inattendues. Les sèche-mains dans les toilettes publiques semblent malheureusement faire partie de cette seconde catégorie. Une étude, publiée dans le journal Applied and Environmental Microbiology, met en lumière les risques sanitaires associés à ces dispositifs, soulignant comment ils aspirent les bactéries fécales présentes dans l’air des toilettes pour les souffler directement sur nos mains.

Le mécanisme derrière la propagation des bactéries

Chaque fois que nous tirons la chasse d’eau, surtout lorsque le couvercle est ouvert, des bactéries fécales sont projetées dans l’air, créant ce que les scientifiques appellent « toilet plume ». Ce phénomène, bien que gérable dans nos salles de bains domestiques en fermant simplement le couvercle ou en plaçant les brosses à dents dans un placard, devient plus problématique dans les toilettes publiques où les chasses d’eau sont tirées constamment sans fermeture du couvercle.

La prolifération des bactéries dans l’air des toilettes

L’étude a testé l’exposition de plaques de culture bactérienne à l’air des toilettes publiques, tant avec les sèche-mains activés qu’éteints. Les résultats sont frappants : les plaques exposées à l’air soufflé par les sèche-mains pendant 30 secondes présentaient entre 18 et 60 colonies de bactéries par plaque. En comparaison, celles exposées à l’air des toilettes sans sèche-mains pendant 2 minutes (quatre fois plus longtemps) affichaient moins d’une colonie par plaque. Une troisième série de plaques, exposées à un simple ventilateur d’air, montrait entre 12 et 15 colonies par plaque.

Parmi les bactéries identifiées, 2 à 5 % étaient des spores de Bacillus subtilis PS533, un microbe naturellement présent dans l’air des salles de bain, mais relativement inoffensif. Le problème réside dans la présence d’autres bactéries, potentiellement pathogènes, que les sèche-mains propagent efficacement à travers la pièce et sur les mains des utilisateurs.

Comparaison entre sèche-mains et serviettes en papier

Face à ces découvertes alarmantes, la question se pose : faut-il privilégier les sèche-mains, souvent considérés comme plus écologiques, ou les serviettes en papier, perçues comme plus hygiéniques mais moins respectueuses de l’environnement ? Bien que les serviettes en papier puissent sembler moins durables, leur impact environnemental pourrait être compensé par une reforestation accrue. En revanche, les risques sanitaires posés par les sèche-mains, malgré l’installation de filtres HEPA qui réduisent la propagation des bactéries sans l’éliminer complètement, sont préoccupants.

Conclusion

En somme, cette étude renforce l’idée que les serviettes en papier sont une option plus sûre pour se sécher les mains dans les lieux publics. Si vous êtes soucieux de l’environnement, une solution simple consiste à emporter un chiffon réutilisable pour éviter d’utiliser des produits jetables tout en minimisant les risques d’exposition à des bactéries potentiellement dangereuses.

Sources : ASM, NCBI