Le documentaire Les dangers de l’abus des aliments « ultra-transformés » dresse un tableau alarmant de l’impact de l’industrie agroalimentaire sur notre santé et nos habitudes de consommation. Au travers de témoignages de consommateurs, de reportages en usine et d’interviews d’experts, il met en lumière les risques liés à la dépendance croissante aux plats préparés, très présents dans les rayons des supermarchés et de plus en plus prisés pour leur praticité.
Alors que 70% des Français y ont recours régulièrement, le film révèle comment ces produits industriels, souvent riches en additifs, sel, sucre et matières grasses, contribuent au développement de nombreuses maladies chroniques. En explorant les pratiques des industriels, les conséquences sur la santé publique et les alternatives plus saines, le documentaire invite les consommateurs à reconsidérer leur alimentation et les autorités à renforcer les contrôles et réglementations dans le secteur agroalimentaire.
Découvrez dans cet article les principales révélations et analyses issues de ce documentaire édifiant :
La préparation des repas a subi une transformation radicale ces dernières décennies, passant d’un art du mijotage à une consommation de plats déjà préparés. Aujourd’hui, les Français consacrent en moyenne une demi-heure pour cuisiner, soit deux fois moins de temps qu’il y a dix ans. Au supermarché, les plats préparés les plus prisés sont les pizzas, les plats traditionnels comme le cassoulet, et les pâtes en boîte. En France, 22 kilos de plats prêts à consommer sont vendus chaque seconde, et environ 70% des Français, surtout les jeunes, y ont recours. Mais ces habitudes alimentaires ne sont pas sans conséquences sur la santé publique : près de 45% de la population souffre de maladies chroniques.
Les experts mettent en garde contre les effets de cette cuisine industrielle, qu’ils considèrent comme une bombe à retardement pour la santé. En dépit de nombreuses études scientifiques démontrant les risques pour la santé, l’industrie agroalimentaire reste majoritairement réfractaire aux changements.
L’impact financier et social des plats préparés
Johanna et Bruno, un couple avec deux enfants, consomment principalement des plats tout faits. Bien qu’ils achètent quelques légumes pour se donner bonne conscience, leurs choix se concentrent sur des produits prêts à l’emploi, dont la présentation attrayante influence leurs achats. Cependant, Johanna constate que le coût de ces produits pèse lourd sur leur budget familial, sans compter que leur consommation régulière de plats préparés contribue aux apports quotidiens en sel, sucre, et matières grasses, souvent en excès. Par exemple, une soupe prête à consommer peut apporter jusqu’à 38% des apports quotidiens en sel recommandés.
Le rôle des additifs dans les produits industriels
Les plats préparés contiennent souvent des additifs visant à prolonger leur durée de conservation, améliorer leur couleur ou renforcer leur goût. Dans le cas de nombreux produits, une liste d’additifs identifiés par un code « E » est présente. Ces additifs peuvent, s’ils sont consommés en excès ou de manière combinée, présenter des risques pour la santé. En 2007, une étude publiée dans The Lancet a révélé que certains additifs, comme les colorants artificiels et le benzoate de sodium, augmentaient l’hyperactivité chez les enfants. Bien que certaines marques remplacent aujourd’hui ces substances par des colorants naturels, les additifs chimiques demeurent très répandus dans les produits industriels.
Des associations de consommateurs et certains nutritionnistes recommandent de limiter au maximum la consommation de produits contenant plus de trois additifs, en raison des incertitudes quant aux interactions entre eux.
Le coût de la qualité dans la production industrielle
Des fabricants comme Raynal et Roquelaure privilégient la transparence, ouvrant leurs portes pour montrer la fabrication de plats haut de gamme, comme le cassoulet. Toutefois, le coût de production de ces plats est plus élevé, car les ingrédients utilisés, comme la viande maigre de porc et la graisse d’oie, sont de qualité supérieure. En contraste, d’autres produits de même marque, vendus à moindre coût, contiennent des additifs pour conserver la saveur et la consistance, mais qui sont moins onéreux et potentiellement plus nocifs.
Les limites des contrôles sur les ingrédients étrangers
Les plats préparés utilisent souvent des ingrédients importés, comme le poulet provenant du Brésil, où les normes d’élevage sont moins strictes qu’en France. Les volailles brésiliennes, produites par le groupe Doux, sont abattues à 30 jours, contre 42 en France, et alimentées avec des compléments de croissance non spécifiés, parfois à base d’antibiotiques. Bien que la société Doux assure respecter les normes européennes pour les exportations, des inquiétudes persistent concernant la possible présence d’antibiotiques comme la virginiamycine, interdite en France mais autorisée au Brésil.
Des alternatives aux plats industriels
Face aux dangers des aliments ultra-transformés, plusieurs initiatives locales encouragent les consommateurs à retourner vers une alimentation maison. Au Mans, un programme éducatif gratuit enseigne à cuisiner sainement, aidant les participants à réduire leur consommation de plats préparés et, ainsi, leurs dépenses de santé. Les bénéfices de ces ateliers sont nombreux : baisse des prescriptions médicales, diminution des visites chez le médecin, et des économies substantielles pour la Sécurité sociale.
Johanna, motivée par un désir de mieux nourrir sa famille, a sollicité l’aide d’un coach nutritionnel. Ce dernier lui enseigne des recettes simples et rapides, utilisant des ingrédients frais et non transformés. Le coach conseille de varier les légumes pour un apport nutritionnel optimal et de privilégier les épices pour remplacer le sel. Ces changements permettent à Johanna et à sa famille de savourer des plats sans additifs tout en se rapprochant d’une alimentation plus saine et équilibrée.
L’étiquetage et le rôle du consommateur
L’étiquetage des produits industriels reste confus pour de nombreux consommateurs. En comparaison, le modèle britannique offre un système de couleur simple indiquant les niveaux de sel, sucre, et graisses, facilitant le choix pour les consommateurs. Cependant, en France et en Europe, les lobbys de l’industrie agroalimentaire continuent de bloquer l’adoption de cet étiquetage simplifié.
Les consommateurs possèdent néanmoins un pouvoir important par leurs choix d’achat. En privilégiant des produits locaux, bruts et en évitant les aliments ultra-transformés, ils peuvent influer sur l’offre des distributeurs, incitant ainsi l’industrie à adopter des pratiques plus transparentes et respectueuses de la santé.
Source : Reportages et investigations