j’ai un peu de mal à tenir mon blog à jour en ce moment (je viens de changer de job, est-ce une coïncidence ?) et il me reste encore un paquet du bouquin de Liberman à commenter. j’ai quand même un tout petit peu de temps pour lire les flux de quelques autres blogs et je viens de tomber sur cette pépite qui va entrer dans la série « un peu de recul ne fait jamais de mal, même si ça doit remettre en cause vos propres croyances ». Oui, Renaud, c’est mon côté masochiste … ou recherche de challenge et de prise de recul.
Je regarde donc de temps en temps le blog d’Anthony Colpo, grand pourfendeur d’idées reçues sur les régimes, les statines … et toujours intéressant à lire malgré son scepticisme affiché de l’approche paléo.
Il vient de faire un post sur Paul Bragg, dont j’ignorais tout avant de lire le post et dont je vais faire une synthèse rapide.
Paul Bragg est un des précurseurs du fitness et promoteur de l’intermittent fasting, dans les années … 30 ! Il véhicule des idées qui paraissent moderne : l’IF, les jus, l’exercice, etc. Et sa « méthode » est crédibilisée, dans une grande tradition n=1, par sa propre histoire : tuberculeux à 16 ans, il s’auto-guérit par la diète, participe aux jeux olympiques en 1908, ramène des médailles, part à la guerre (encore des médailles), écrit un livre, crée un business autour du livre, devient un public speaker et meurt à l’âge fort respectable de 96 ans.
Il est « PhT » (pas PhD, mais pas loin) et « life extension specialist » …
Cool, non ? Ca fait peut être penser à Mark Sisson, Robb Wolf, Jimmy Moore, ou à l’infinité de sites de fitness/régime où invariablement l’auteur était gros, avait mal partout, tombait le nez dans son plat de pâtes, à bout de solutions médicales et terrassé par le « conventional wisdom ». Vous aurez remarqué que j’ai moi même une certaine attirance pour ces pensées latérales, et si vous lisez cet article, vous aussi sans doute.
Là où l’histoire est édifiante, c’est que toute la bio de Paul Bragg est bidonnée. Il s’est vieilli de 15 ans histoire de faire croire que son régime était efficace pour ne pas avoir l’air vieux, n’a jamais été tuberculeux, ni aux jeux olympiques, ni à l’armée, mais a eu des tas de lecteurs, et monté un business qui lui survit et est géré par sa belle-fille (qu’il disait être sa fille, mais on n’est pas à un détail près). Avant de se lancer dans le fitness, il vendait de l’assurance en porte à porte.
Le lien vers le site qui démonte la bio … qu’on retrouve dans wikipedia. On peut regarder ici aussi.
Alors ? il donne globalement de bons conseils. Mais on lui donne crédit par rapport à son histoire, qui est un bullshit complet.
Voilà … Je vous laisse méditer là dessus. Tout le monde a envie de vivre éternellement et de ne jamais être malade, alors autant en profiter ! Finalement ce sont les mêmes « mêmes » que pour la religion … Oups ! Comment ne pas être victimes de nos propres tendances à la croyance ? Dans un environnement où des parents peuvent décider de retirer leurs enfants de l’école parce qu’on leur a envoyé un SMS disant qu’on habillait les garçons en fille et qu’on distribuait des sex toys en … peluche ??? (entendu sur France Inter hier …)
J’avais trouvé une approche intéressante en écoutant un podcast d’Abel James, je crois que l’invité était Kriss Kresser: il parlait d’un « trépied conceptuel » par rapport à l’approche paléo, qui faisait sens :
- Ca ressemble plus ou moins à ce qui pouvait se passer il y a 50.000 ans
- Il y a des recherches scientifiques qui attestent que c’est pas complètement débile
- J’ai testé sur moi et ça marche
Et en parlant de ça, en bonus, 5 études sur l’efficacité de l’alimentation paléo
Moi en attendant je ne fais toujours pas grand chose en matière d’exercice mais je suis en train d’intégrer sans grande difficulté un IF quotidien, avec un seul repas par jour, le soir. Et la journée au travail se passe sans problème (autre que les regards surpris de mes nouveaux collègues). Mais je n’ai pas encore essayé de faire ça deux jours de suite, le retour à la maison induisant un réflexe pavlovien.
Allez, la meilleure photo pour la fin.
J’ai une tendresse nostalgique pour ces photos en noir et blanc, qui me rappellent mon enfance. Dans le genre, le top du top, c’est quand même Charles Atlas
source: paleophil