Les Français redoublent d’appétit pour les produits alimentaires bio. Selon les chiffres publiés mercredi 25 mai par l’Agence Bio, les ventes de produits issus de l’agriculture biologique ont connu une hausse sans précédent en 2015, bondissant de 14,7 %, pour atteindre un total de 5,75 milliards d’euros. Même si le bio ne représente encore que 3 % de la consommation alimentaire à domicile, l’heure est à l’accélération.
La pénétration du bio est variable d’un produit à l’autre. Elle est la plus forte pour les œufs, où elle atteint 20 %, et pour le lait, à 12 %. Mais les moteurs de la croissance sont à chercher du côté des fruits et légumes (+24 %) et de l’épicerie (+17 %).
Cet engouement des consommateurs est une bonne nouvelle pour les producteurs ayant banni pesticides et engrais chimiques de leurs exploitations. Mais également pour les agriculteurs étranglés financièrement par des prix bas et des charges élevées, qui sont de plus en plus nombreux à envisager une conversion vers la bio.
Forte progression des surfaces engagées bio
Les surfaces engagées en bio affichent d’ailleurs une forte progression, de 23,1 % en 2015, à 1 375 328 hectares, selon l’Agence Bio. Preuve de l’afflux des demandes, les surfaces en première année de conversion ont triplé par rapport à 2014, à 226 328 hectares. Toutes les filières sont concernées, même si la dynamique la plus forte est le fait des céréaliers, jusqu’alors en retrait.
Cette évolution pourrait favoriser la part du bio « made in France ». Elle est en progression, à 76 %. Quant aux surfaces dûment certifiées, elles ont dépassé le cap du million d’hectares. L’agriculture biologique couvre désormais 5,12 % des surfaces agricoles.
Le nombre de fermes concernées a, lui, augmenté de 9 %, avec 28 884 exploitations. Elles représentent à elles seules 10 % des emplois agricoles français. Une sur deux vend tout ou partie de sa production directement à la ferme. Cela explique la forte progression de 20 % de la vente directe des produits bio, même si elle ne représente que 14 % de la distribution totale.
Les enseignes spécialisées, qui pèsent 37 % du marché, bénéficient aussi de l’engouement des consommateurs et voient leur vente augmenter de 17 %. Le succès de Biocoop illustre cette tendance. Mais les grandes enseignes, même si elle perd quelque once de terrain, restent le premier canal de distribution, écoulant 45 % des produits bio.
L’Agence Bio se félicite également de l’essor du bio dans la restauration collective, longtemps un point faible du dispositif. Les produits bio ne représentent encore qu’un montant de 225 millions d’euros, mais la hausse est de 18 %.