Sous leurs airs bien pratiques, les salades en sachet, déjà rincées pour consommation immédiate, pourraient être une véritable catastrophe tant pour l’environnement que pour le consommateur. En plus de peser sur le porte-monnaie des ménages bien plus qu’une fraîche, la préparation de ces salades emballées pose quelques problèmes tant écologiques que sanitaires. Une étude UFC-Que Choisir revient sur ce produit apprécié des amateurs de verdure et surtout de gain de temps.
Un processus de production pas vraiment éco-friendly
Les salades en sachets présentent un atout évident pour le consommateur pressé, qui ne souhaite pas perdre de son temps en devant rincer, trier et égoutter lui-même sa salade. Chaque année, les Français en consommeraient même plus de 73 000 tonnes. Cependant, contrairement à ce qu’on imagine, le rinçage industriel reçu par ces salades n’a rien à voir avec celui que vous pourriez lui réserver dans votre cuisine à l’aide de votre bon vieil évier et de votre essoreuse. Non. Pour rincer un kilogramme de salade, l’industrie utilise entre 20 à 30 litres d’eau. Mais ce n’est pas tout. Pour éviter tout risque de contamination et de prolifération de germes et de bactéries (et surtout prolonger les dates de consommation), les salades sont également rincées à l’aide d’une solution chlorée, de type eau de javel.
Si les acteurs de l’industrie agro-alimentaire affirment que ce rinçage est sans danger pour le consommateur, il est cependant avéré que le contact de l’eau chlorée avec la terre présente sur les feuilles de salades engendre l’apparition de composés au potentiel cancérogène, les trihalométhanes. Disséminés dans les eaux usées, ils questionnent sur leur impact sur l’homme. Ces résidus de chlore peuvent aussi se retrouver directement sur la salade si celle-ci n’est pas assez bien rincée après lavage. Certains organismes recommandent même de rincer une seconde fois une salade en sachet…
Adieu vitamines, bonjour pesticides
Testées par l’association UFC Que Choisir, 28 salades de différentes marques ont été évaluées en termes de qualité microbiologique, pesticides, nitrates, résidus de chlore et défauts divers. Au total, 24 salades recèlent des traces de chlorates, soit la presque totalité. Un chiffre qui questionne. Autres substances testées sur les salades, les nitrates, ainsi que les pesticides. Concernant ces derniers, un seul produit, une salade cultivée de manière biologique, se démarque des autres par leur absence totale. Le chlore, en effet, ne permet pas d’éliminer ces substances nocives, il élimine seulement de potentielles bactéries.
Autre problème présenté par les rinçages au chlore, et par le conditionnement sous atmosphère de la salade dans son emballage : la perte en vitamines. Auteure de « Not on the label », Felicity Lawrence dénonçait déjà en 2008 les idées reçues sur la salade en sachet et révélait leur véritable contenu. Citant une étude réalisée par le « British Journal of Nutrition » en 2003, elle affirme que l’emballage sous atmosphère protectrice, utilisé pour permettre à la salade de rester « fraîche » plus longtemps, engendre la destruction de certaines vitamines telles que la vitamine C et la vitamine E, mais aussi de certains antioxydants naturellement présents dans la salade. Alors pourquoi consommer de la salade si celle-ci se voit privée de son intérêt nutritionnel ?
De quoi y réfléchir à deux fois la prochaine fois que l’on hésitera au rayon légume pour gagner deux minutes…
Source: Mr Mondialisation
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