#LyonBordeauxGate  : Une étude confirme que les prétendus 17 000 décès imputés à l’hydroxychloroquine reposent sur une étude frauduleuse. Pradelle, Lega et al. auteurs de fausse science ?

Une étude frauduleuse rapidement mise en cause

Le 4 janvier 2024, une étude publiée dans une revue à comité de lecture, fortement promue par Mathieu Molimard de l’université de Bordeaux, prétendait que « 17 000 personnes hospitalisées seraient décédées de la prise d’hydroxychloroquine dans six pays », avec un chiffre supposément sous-estimé. Cette conclusion alarmante a été largement relayée par les médias, sans vérification approfondie, malgré de nombreuses critiques de la communauté scientifique. Les auteurs de cette étude, Jean-Christophe Lega et Mathieu Molimard, ont continué à la défendre, même en face d’objections publiques. Alexiane Pradelle, Sabine Mainbourg et Emmanuel Massy, également auteurs, n’ont cependant pas réagi publiquement.

Une « letter of concern » ignorée par l’éditeur

Le 8 janvier 2024, une « letter of concern » (lettre de préoccupation) a été envoyée à l’éditeur de la revue Biomedecine & Pharmacotherapy par neuf scientifiques, dont les Professeurs Perronne et Zizi. Cette démarche, courante dans le milieu scientifique, permet de signaler les erreurs ou incohérences dans une publication. Cependant, sept mois plus tard, cette lettre n’avait toujours pas été publiée, malgré les nombreuses critiques adressées à l’étude.

Alexis Lacout et Xavier Azalbert, deux des auteurs de la lettre, ont mené un véritable combat en échangeant à plusieurs reprises avec l’éditeur, sans succès. Celui-ci, malgré la pression grandissante, a tardé à agir, contribuant à la désinformation du public en laissant la fausse étude circuler sans avertissement.

Critiques de la communauté scientifique

L’étude Pradelle, basée sur une modélisation mathématique, a été largement discréditée. Le 18 janvier 2024, Vincent Pavan et Emmanuelle Darles, accompagnés de Xavier Azalbert, ont démontré lors d’une présentation au Conseil Scientifique indépendant que le modèle utilisé était non seulement incorrect, mais révélait un manque flagrant de compétences en mathématiques de la part des auteurs. Le 21 janvier 2024, le Professeur Jean-Michel Dogné, de l’université de Namur, a publié un commentaire corroborant ces critiques, soulignant l’extrapolation exagérée du risque lié à l’hydroxychloroquine.

Publication alternative et amplification de la désinformation

Face à l’inaction de la revue d’Elsevier, les auteurs de la lettre de préoccupation ont décidé de publier leur article dans une autre revue scientifique en mai 2024. La publication a confirmé les erreurs de l’étude Pradelle, mais cela n’a pas empêché la désinformation de persister. L’étude frauduleuse continue d’être utilisée comme référence, notamment par des figures publiques comme Grégory Emery, Directeur Général de la Santé, qui s’en est servi pour tenter de discréditer des médias comme France-Soir.

Conclusion

L’affaire LyonBordeauxGate illustre les dangers que représentent les études frauduleuses dans le domaine de la santé publique. La lenteur des revues scientifiques à reconnaître et corriger leurs erreurs contribue à la désinformation, entraînant une perte de confiance dans la science et des conséquences potentiellement graves pour les patients.

Source: www.francesoir.fr