On trouve plus de 4 000 composés chimiques potentiellement dangereux dans les emballages alimentaires. Des substances qui s’infiltrent dans les aliments et peuvent favoriser, à long terme, le développement de nombreuses maladies.
Des chercheurs américains, suisses et espagnols se sont penchés sur la possible contamination de la nourriture au contact de certains emballages tels que les films plastiques, les conserves, les canettes ou les bouteilles. Publiée dans la revue médicale internationale “Journal of Epidemiology and Community Health”, cette étude a révélé la présence de plus de 4000 substances chimiques dans les matériaux d’emballage alimentaire. La plupart d’entre eux comprenaient, entre autres, des résidus de bisphénol A, de tributylétain, du triclosan, de formaldéhyde (cancérogène avéré) ainsi que des phtalates.
Des composés chimiques présents en petites doses dans les matériaux d’emballage, mais susceptibles d’avoir des effets délétères sur le long terme. En cause ? Une réglementation faussée qui ne prend pas en compte le changement cellulaire induit par le contact entre emballages et aliments, ni l’effet d’accumulation lié à l’absorption quotidienne de ces substances. “Alors que même que l’utilisation de certaines de ces substances est débattue, les consommateurs sont quotidiennement exposés à ces composés chimiques, la plupart du temps sans le savoir.” déclare Gwynne Lyons, Directrice de ChemTrust, centre de recherche pour la protection des humains et de la vie sauvage contre les dangers des produits chimiques.
Si l’Europe interdit un certain nombre de substances chimiques dans les emballages, à l’instar du bisphénol A prohibé pour les conditionnements d’aliments destinés aux enfants depuis janvier 2013, les produits importés, largement consommés en Europe, ne sont pas soumis à la réglementation européenne. De fait, les consommateurs y sont massivement exposés au quotidien. Aujourd’hui il serait extrêmement difficile, si ce n’est impossible, de mesurer précisément les conséquences de ces substances sur la santé. Tout le monde présente des traces de ces résidus et la comparaison entre une personne exposée et une personne non exposée ne peut donc pas se faire. Selon les chercheurs, ces substances “migrantes” présentes dans les matériaux d’emballage favorisent le développement de maladies chroniques de plus en plus répandues telles que le cancer, l’obésité, le diabète ainsi que les troubles neurologiques et inflammatoires.
Dans la mesure du possible il est donc préférable d’éviter les emballages en plastique. Il est également nécessaire de ne jamais réchauffer un aliment au four micro-ondes dans son emballage ou contenant plastique, la chaleur favorisant le transfert des substances chimiques vers l’aliment.
Manon Laplace