Notre espèce est confrontée à une évolution inédite. Nous sommes plus grands, plus gros, sexuellement précoces mais moins fertiles.
Pour le neurobiologiste Jean-François Bouvet, notre espèce fait face à une évolution inédite en 200 000 ans d’existence. Toujours plus grand, toujours plus gros, sexuellement précoce mais de moins en moins fertile : tel est le portrait de l’Homo Sapiens version XXIe siècle. Et pour le neurobiologiste, cette évolution n’a rien de naturel mais est due à la modification de notre environnement.
Phtalates, bisphenol A, antibiotiques : un big bang chimique
« Bien sûr, des facteurs génétiques entrent en jeu dans ces transformation de notre espèce, mais ils ne sont pas seuls en cause » insiste Jean-François Bouvet. Et ce dernier de dresser la liste des principaux responsables du « big bang chimique qui est en train de changer l’Homo Sapiens en Homo perturbatus » : bisphénol A, phtalates, DDT, atrazine et autres pesticides, sans oublier les antibiotiques, de plus en plus fortement soupçonnés d’être un facteur d’obésité.
Une tendance qui n’épargne aucune région du monde et encore moins la France. La taille moyenne des Français a ainsi augmenté de près de 5 cm en trente ans, alors que la proportion d’obèses a presque doublé en une quinzaine d’années, pour atteindre 15% de la population. Quant au nombre de spermatozoïdes, ils ont diminué de moitié en 50 ans tandis que certaines petites filles démarrent désormais leur puberté à 7 ans.
« C’est la première fois dans son histoire que la modification de son environnement par l’Homme est le principal facteur de son évolution, qui prend le pas sur la sélection naturelle », explique le chercheur.
source: topsante