Le nombre de jeunes adultes, allant de l’adolescence jusqu’à la trentaine, recevant un diagnostic de cancer est en hausse constante, un phénomène qui inquiète grandement les oncologues. Cette montée soudaine des cas laisse les chercheurs perplexes, et ils sont engagés dans une course contre la montre pour en déterminer les causes.
Augmentation alarmante des diagnostics chez les jeunes
Mia, une jeune femme de 35 ans, a été diagnostiquée avec un cancer rectal au stade 3 au début de l’année 2023. Comme beaucoup de jeunes, Mia était initialement incrédule face à son diagnostic puisqu’elle associait ce type de maladies à des personnes plus âgées. Ce phénomène n’est pas isolé. En effet, le risque de se voir diagnostiquer un cancer entre 15 et 39 ans a augmenté de 40 % depuis 1975.
Facteurs de risque liés au mode de vie occidental
Les taux de cancer chez les jeunes augmentent particulièrement dans les pays adoptant un mode de vie occidental tels que les États-Unis, le Canada, le Royaume-Uni, l’Australie et certaines régions d’Europe. Ces zones sont caractérisées par une consommation accrue de nourriture ultra-transformée, une vie souvent sédentaire, et des rythmes de sommeil perturbés.
Les cancers en hausse chez les jeunes
Quatorze types de cancers augmentent rapidement chez les jeunes. Ils incluent : le cancer du sein, le cancer colorectal, le cancer de l’endomètre, de l’œsophage, du canal biliaire, de la vésicule biliaire, de la tête et du cou, des reins, du foie, de la moelle osseuse, du pancréas, de la prostate, de l’estomac et de la thyroïde. Ces cancers affectent de plus en plus les moins de 50 ans.
Un portrait de santé trompeur
Il est frappant de constater que la majorité des jeunes diagnostiqués semblent être en parfaite santé avant le diagnostic. Certains sont même des adeptes de sports comme le marathon ou le CrossFit. Pourtant, ils se retrouvent face à une maladie normalement associée à une tranche d’âge bien plus avancée.
Des diagnostics perturbants pour les jeunes adultes
Pour les jeunes, le diagnostic de cancer est particulièrement déstabilisant. Ils se retrouvent souvent dans une période charnière de leur vie, essayant de développer leur carrière, fonder une famille, ou prendre soin de leurs parents. Recevoir un tel diagnostic constitue un choc et bouleverse leur quotidien.
L’exemple du cancer colorectal
Le cancer colorectal fait particulièrement peur : une personne née en 1990 a quatre fois plus de risques d’être diagnostiquée avec ce type de cancer par rapport à quelqu’un né en 1950. D’ici 2030, ce cancer pourrait dépasser le cancer du sein comme principale cause de décès par cancer chez les jeunes.
Ce type de cancer est souvent découvert à un stade avancé, à tel point que les tumeurs paraissent plus agressives d’après les oncologues. L’exemple de Chadwick Boseman, décédé d’un cancer colorectal à un stade avancé, a mis en lumière cette dramatique réalité.
Recherche des causes : des pistes multiples
Divers facteurs sont étudiés pour comprendre cette augmentation. Bien que l’amélioration du dépistage ait permis de détecter plus de cancers, elle ne suffit pas à expliquer cette hausse drastique, d’autant plus que beaucoup de jeunes arrivent avec des cancers à un stade avancé.
Alimentation
L’alimentation est l’un des facteurs majeurs en cause. Huit des quatorze cancers en hausse touchent le système digestif. La consommation élevée de viande rouge, de sucre, d’alcool, et d’aliments caloriques, ainsi que la faible consommation de fibres et d’eau, pourraient en être responsables.
Sédentarité et sommeil
La sédentarité et le manque de sommeil sont d’autres facteurs importants. Un mode de vie sédentaire conduit à une inflammation chronique et à une prise de poids, facteurs de risque de divers cancers. Par ailleurs, les horaires de sommeil désordonnés et le travail de nuit, aujourd’hui plus courants, affectent aussi la santé.
Environnement et facteurs biologiques
L’environnement est également suspecté avec la présence accrue de microplastiques, de toxines et de pollution dans notre quotidien. Il est difficile de mesurer précisément leur impact, mais ils pourraient jouer un rôle important dans cette hausse.
Des études récentes suggèrent même que la taille accrue des individus pourrait augmenter le risque de cancer. Plus de cellules dans le corps signifie plus de divisions cellulaires, ce qui pourrait faciliter le développement de cancers.
Enfin, le mode d’accouchement semble aussi jouer un rôle. Les enfants nés par césarienne auraient un risque accru de développer certains cancers comme le cancer colorectal et la leucémie, en partie due à une exposition différente aux microbes à la naissance.
Recherches et solutions potentielles
Pour renverser cette tendance, la recherche est essentielle. Comprendre les causes sous-jacentes est crucial pour effectuer des changements à l’échelle de la société. Les efforts individuels comme l’amélioration de l’alimentation, la mobilité et le sommeil sont importants, mais les solutions nécessitent également des transformations structurelles, comme rendre les villes plus praticables à pied et garantir un meilleur accès aux aliments frais.
Source : Insider News