Purins, huile, argile, vinaigre … enfin reconnus comme alternative aux pesticides


L’assouplissement de la législation concernant la production et diffusion d’alternatives aux pesticides, obtenues à partir de plantes (décoction, infusion, macération et autres fermentations), était un souhait de longue date des paysans tenant d’une agriculture plus respectueuse de l’environnement. Fin juillet, le vote en deuxième lecture de la loi d’avenir agricole a permis cette évolution en cessant de considérer les officielles « préparations naturelles peu préoccupantes (PNPP) » comme despesticides. Dorénavant, la famille des PNPP fait partie des « bio stimulants ».

L’évolution n’est pas que sémantique pour les purins d’ortie, de prêle, sans oublier les préparations à base d’argile, de vinaigre blanc, d’huile de neem, etc, puisque ce changement de classification leur permet de bénéficier d’un régime simplifié pour leur préparation, commercialisation et utilisation. Jusqu’à présent soumis aux mêmes règles que les pesticides, aucune structure alternative ne pouvait financer les études d’écotoxicité et le coût des procédures européennes. Avec la loi d’avenir agricole qui vient d’être votée, la plupart des préparations naturelles, issues de savoirs populaires ancestraux, auront dorénavant uniquement besoin d’un agrément délivré sur la base d’un dossier simplifié d’inscription sur une liste européenne spécifique, pour pouvoir être commercialisé légalement.

Globalement, cet assouplissement législatif reconnaissant l’intérêt et la non-toxicité des préparations naturelles ancestrales est bien accueilli. A terme, il pourrait permettre aux PNPP de prendre une plus grande place dans l’arsenal des traitements agricoles et de faciliter la diminution de moitié, d’ici 2018, de l’usage des pesticides, ainsi que le prévoit le plan Ecophyto. . En effet, si certains agriculteurs et vignerons utilisent déjà ces préparations, ils sont extrêmement rares, entre autres à cause du risque de se voir poursuivi en justice pour l’utilisation de produits non homologués. Aussi, ce risque disparaissant, gageons que les PNPP vont faire des heureux, tant d’un point de vue économique (ces traitements sont le plus souvent produits directement sur le lieu d’utilisation) qu’environnemental pour les agriculteurs respectueux de leur sol, environnement et santé.

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