Que cachent les pizzas industrielles ?

Les pizzas industrielles envahissent les rayons des supermarchés, attirant les consommateurs avec des prix défiant toute concurrence. Mais que cachent réellement ces pizzas vendues à 1,28 euro dans leurs ingrédients et procédés de fabrication ? Derrière les belles promesses marketing se trouve une réalité souvent éloignée de la tradition italienne. Cet article basé sur le documentaire de Food Story ci-dessus lève le voile sur les astuces employées par les industriels pour maintenir des prix bas, au détriment de la qualité et de la santé des consommateurs.

Une production industrielle massive, aux antipodes de l’artisanat

Le premier élément frappant dans la fabrication des pizzas industrielles est l’échelle de production. Une entreprise dans la Drôme produit par exemple 17 millions de pizzas par an, soit environ 75 000 pizzas par jour. Bien que l’entreprise utilise encore la cuisson au feu de bois, ce vestige d’authenticité est vite éclipsé par des procédés ultra-optimisés pour réduire les coûts au maximum.

L’automatisation des étapes, comme l’ajout de la sauce tomate et des champignons, ainsi que le contrôle minutieux des portions d’ingrédients montrent bien l’objectif : fabriquer un produit qui coûte le moins possible. Par exemple, chaque pizza royale est garnie de 56 grammes de jambon, de fromage et de champignons, quantité mesurée à la perfection. Tout dépassement de cette norme est rapidement corrigé pour éviter des pertes, ce qui met en lumière l’importance accordée aux économies plutôt qu’à la générosité des portions.

Des portions réduites et des ingrédients de moindre qualité

La première astuce des pizzas bon marché consiste à réduire les portions. Là où il y avait autrefois neuf rondelles de fromage de chèvre sur une pizza, on en trouve aujourd’hui parfois sept, voire moins. Cependant, le véritable problème réside dans la qualité des ingrédients eux-mêmes. La sauce tomate, souvent présentée comme un produit naturel et sain, est en réalité un concentré de tomate, chauffé pendant des heures. Ce procédé altère totalement le goût et les propriétés nutritionnelles, permettant à l’industriel d’économiser jusqu’à 40 % sur les coûts. Le consommateur, lui, avale un produit dénaturé, loin des bienfaits de la tomate fraîche.

Un jambon à l’apparence trompeuse

Le jambon utilisé dans les pizzas industrielles est un autre exemple de compromis fait sur la qualité. Plutôt que d’utiliser du jambon traditionnel, certains fabricants optent pour un produit reconstitué à partir de chutes de viande, de gras et de nerfs, mélangés à de l’eau, du sel et des additifs chimiques comme les polyphosphates. Ces substances, en plus de gonfler artificiellement le poids du jambon de 30 %, altèrent sa qualité nutritionnelle en y ajoutant de l’eau et des agents de conservation douteux. Le résultat est un jambon de piètre qualité, qui, bien que bon marché, est loin d’offrir les nutriments d’un produit de charcuterie digne de ce nom.

Le fromage : un substitut chimique bon marché

Le fromage est l’un des ingrédients phares d’une pizza, mais dans les versions industrielles, il est souvent remplacé par des imitations chimiques. Ces « préparations alimentaires à base de fromage » sont fabriquées à partir de protéines de lait, d’huile de palme et d’amidon modifié, tout en contenant des additifs tels que des sels de fonte. Ce mélange, deux fois moins cher que du vrai fromage, ne peut légalement porter cette appellation. Pourtant, beaucoup de consommateurs ne se doutent pas que leur pizza est garnie d’un substitut. Ces faux fromages, en plus d’être moins goûteux, posent des questions sérieuses quant à leurs impacts sur la santé, notamment en raison de l’utilisation d’huiles végétales peu recommandées, comme l’huile de palme.

Une alternative peu nutritive

Malgré ces arrangements douteux avec la recette traditionnelle, les pizzas industrielles continuent de séduire les consommateurs. Cependant, leur attrait réside principalement dans leur prix bas, plutôt que dans leur valeur nutritive ou leur qualité gustative. Il est essentiel de comprendre que chaque ingrédient a été pensé pour réduire les coûts, souvent au détriment de la santé. Les sauces ultra-transformées, les jambons reconstitués et les fromages de substitution sont autant de produits qui peuvent contenir des additifs, des conservateurs et des matières grasses transformées, tous connus pour leurs effets délétères sur la santé à long terme.

Les pizzas industrielles représentent aujourd’hui un tiers des ventes de pizzas en France, mais leur succès ne doit pas occulter les véritables questions : que mangeons-nous vraiment, et quel est l’impact de ces produits sur notre santé ?

Source : Food Story