Le bouturage est une technique de jardinage passionnante et pratique qui permet de multiplier les plantes en créant des clones parfaits de la plante mère. Découvrez dans cet article ses avantages, les inconvénients éventuels, le matériel nécessaire et toutes les astuces essentielles pour réussir vos boutures à tous les coups.
Les avantages du bouturage
Les boutures présentent plusieurs avantages incontestables :
- Conservation des qualités : Contrairement aux semis, les boutures permettent de conserver exactement les mêmes caractéristiques de la plante mère, qu’il s’agisse de son parfum, de sa morphologie ou de la couleur de ses fleurs.
- Multiplication des plantes difficiles : Certaines plantes ne produisent pas de graines viables ou ne se reproduisent pas facilement par semis. Le bouturage résout ce problème en permettant de multiplier ces plantes.
- Facilité de transport : En déplacement, il est parfois possible de prélever un morceau de tige d’une plante qui nous plaît pour la bouturer chez soi, bien que cela ne soit pas toujours autorisé dans les jardins publics ou botaniques.
- Sauvetage des plantes malades : Le bouturage peut également sauver des plantes dont les racines sont malades en les faisant repartir à partir de tiges saines.
Les inconvénients potentiels
Malgré ses nombreux avantages, le bouturage présente aussi quelques défis :
- Uniformité génétique : Toutes les plantes issues de boutures auront la même résistance aux maladies et aux ravageurs. Une maladie spécifique peut donc affecter toutes les plantes en même temps.
- Technique délicate : Certaines plantes sont plus difficiles à bouturer en raison de leur sensibilité aux conditions d’humidité et d’hygiène. Cependant, avec de la pratique et les bonnes techniques, le succès est souvent au rendez-vous.
- Quantité limitée : Le bouturage est plus chronophage que le semis, car il nécessite de faire plusieurs boutures une par une. De ce fait, le nombre de plantes obtenues sera souvent inférieur à celui obtenu par semis.
Le matériel nécessaire
Pour bouturer efficacement, quelques outils et matériaux sont indispensables :
Outils de coupe :
- Sécateur, couteau bien aiguisé, ou lame de rasoir pour faire des coupes nettes.
Produits Désinfectants :
- Alcool à 70 % pour désinfecter les outils avant chaque utilisation, surtout quand vous changez de plante.
Mini-serre :
- Une mini-serre ou une bouteille en plastique coupée pour créer un environnement humide propice à l’enracinement.
Substrat :
- Utiliser du terreau de semis pour faciliter la séparation des racines et éviter qu’elles ne s’enchevêtrent.
Réaliser les boutures : le processus détaillé
Voici les étapes pour faire des boutures de manière efficace et assurer leur réussite :
Types de boutures
- Boutures en vert : Réalisées sur des tiges encore tendres, généralement avant l’été.
- Boutures sur bois aoûté : Réalisées à partir de tiges lignifiées (bois dur) à partir de l’été jusqu’à l’hiver.
Préparation des tiges
- Choisir une tige : Sélectionner une tige robuste sans fleurs et couper un morceau d’environ 20 cm.
- Enlever les feuilles du bas : Sectionner les feuilles sur les deux tiers inférieurs de la tige.
- Supprimer les bourgeons : Couper les jeunes pousses et réduire les feuilles de moitié pour minimiser l’évaporation.
- Couper en biseau : Faire une coupe nette en biseau sous un nœud avec un couteau bien aiguisé.
Plantation
- Remplir le pot : Remplir le pot avec du terreau de semis, sans trop tasser pour maintenir une bonne aération.
- Planter la bouture : Enfoncer délicatement la bouture dans le terreau jusqu’aux nœuds inférieurs.
- Tremper le pot : Avant ou après la plantation, faire tremper le pot pour qu’il soit bien humide.
- Utiliser une mini-serre : Placer le pot dans une mini-serre pour maintenir une forte humidité autour de la bouture.
Entretien et suivi
- Surveiller l’humidité : Assurer que l’air dans la mini-serre reste saturé en humidité, notamment en arrosant et refermant bien la serre.
- Aérer régulièrement : Ouvrir régulièrement la mini-serre pour renouveler l’air et éviter les moisissures.
- Observer les signes de réussite : Les nouvelles feuilles ou racines visibles à travers le pot indiquent que la bouture a pris.
Astuce supplémentaire : les hormones naturelles
Pour les plantes les plus difficiles, il est possible d’utiliser des hormones d’enracinement naturelles :
- Solution naturelle : Utiliser des feuilles de saule ou d’osier (connus pour leur enracinement facile) macérées dans de l’eau pendant 24 heures. Filtrer, puis tremper les boutures dans cette solution avant de les planter.
- Pralinage : Enrober la base de la tige dans un mélange d’argile, de terre de jardin et de bouse de vache. Cette méthode, bien qu’un peu désuète, est très efficace.
- Poudre de charbon : Mélanger un peu de poudre de charbon au terreau pour ses propriétés antifongiques, surtout pour les plantes sensibles aux moisissures.
Erreurs à éviter
Pensez à quelques éléments importants pour maximiser vos chances de réussite :
- Hygiène : Utiliser du matériel propre et désinfecté pour éviter toute contamination.
- Type de terreau : Utiliser un terreau de semis propre et neuf, jamais un vieux terreau ou de la terre de jardin.
En suivant ces conseils et astuces, vos boutures devraient prospérer et se transformer en magnifiques plantes.
Source : Le Jardin d’Emerveille
