Quels sont les psychotropes les plus dangereux ? Un expert va vous répondre. Mais permettez-moi d’abord de vous le présenter et de vous dire pourquoi je me suis adressé à lui.
Tout le monde ne sait pas ce qu’est un psychotrope, et pourtant, tout le monde est concerné. Directement, en prenant des somnifères, des psychostimulants, des calmants, des antidépresseurs. Indirectement, parce que l’ado de la famille est traité pour schizophrénie, pour des TOC, pour des troubles bipolaires. Ou parce que le petit trop agité doit prendre de la Ritaline pour avoir été diagnostiqué TDAH. Ou parce que le tonton alcoolique essaie de se sevrer ou que grand-mère est dans une unité Alzheimer… Même ceux qui veulent arrêter de fumer avec des médicaments sont dans la cible des psychotropes, c’est dire…
Les Français sont champions d’Europe en matière de consommation de psychotropes. Un coup de déprime, du mal à dormir, trop de stress… La prescription est quasi automatique. J’ai déjà dénoncé ici les ravages que pouvaient engendrer certains médicaments comme le Prozac ou les benzodiazépines ou, plus emblématique de la nouvelle « chimie du cerveau », le dangereux Zyprexa, que l’on donne à beaucoup de bipolaires, entre autres. À la suite de quoi je me suis fait violemment critiquer par de soi-disant associations de patients (sans doute à la solde de l’industrie, comme souvent).
Il est facile de tirer sur un journaliste non psychiatre. Alors j’ai décidé d’interroger l’un des meilleurs psychiatres français sur les dangers des psychotropes.
Le Dr Patrick Lemoine est docteur en neurosciences, ancien membre de la commission de transparence de la Haute Autorité de Santé (HAS).
Ancien praticien hospitalier et directeur d’enseignement de Recherche à l’université Claude Bernard de Lyon, il est directeur médical international de la Division psychiatrique du groupe ORPEA-Clinea : 39 cliniques psychiatriques en France plus 8 en Allemagne, 3 en Italie et 1 en Suisse. Au total, le groupe Orpéa compte près de 700 cliniques, unités Alzheimer et maisons de retraite en Europe et bientôt en Chine.
Malgré un emploi du temps surchargé, le Dr Lemoine est un vrai praticien qui consulte encore. Il est notamment spécialiste du sommeil et a publié de nombreux ouvrages consacrés à ses troubles, à l’anxiété et au sevrage des médicaments (1). C’est l’un des rares psychiatres à ne pas mâcher ses mots sur les dangers des psychotropes. Certes, il en utilise comme ses confrères, mais il recherche toujours la solution la moins nocive et la plus naturelle pour le patient.
Son point de vue va peut-être vous surprendre mais croyez-moi, il en connaît un rayon…
Les barbituriques ne sont pas morts (et c’est bien triste)
« Ce type de médicaments, parmi les pires qui soient, n’est plus tellement prescrit, sauf dans certains cas exceptionnels d’épilepsie. Mais il faut savoir que la dépendance au Gardénal, l’un des rares encore sur le marché, est tellement effroyable qu’il est souvent impossible de sevrer les patients sans risquer un état de mal épileptique éventuellement mortel. Donc souvent, les gens qui prennent depuis 10, 20 ou 30 ans des barbituriques sont condamnés à en prendre jusqu’à la fin de leurs jours. C’est plutôt ennuyeux…
Attention, si le Gardénal est aujourd’hui le plus utilisé des barbituriques, il y a aussi l’Alepsal que l’on voit de temps en temps dans les traitements. Pas mieux. Mais cette famille tend à disparaître. LeBinoctal a par exemple quasiment disparu. »
Les somnifères : tous à la poubelle ?
« Pratiquement tous les somnifères sont dangereux car ce sont des benzodiazépines.
Ce sont tous des produits gabaergiques, qui se fixent tous sur un sous-type de récepteurs GABA, qui sont les récepteurs aux benzodiazépines.
Je mets un peu à part les deux « Z » : la Zopiclone (Imovane) et le Zolpidem (Stilnox) qui sont des agonistes plus partiels et en principe moins délétères, un peu moins addictifs et respectant mieux le sommeil lent profond et le sommeil paradoxal. Il n’empêche qu’ils sont à prendre plus qu’avec des précautions et sur des périodes très transitoires ».
Ces deux « Z » sont moins pires que les hypnotiques benzodiazépiniques, sachant qu’il n’y en a que trois qui ont une demi-vie raisonnable (2) (donc un peu moins dangereux): l’Havlane, le Normison et le Noctamide.
Le prix d’un somnifère à la longue : dépendance, hypertension, infarctus, AVC, démences…
« Ces hypnotiques sont dangereux pour plusieurs raisons.
D’abord, très souvent, les personnes les utilisant sont des ronfleurs avec souvent quelques apnées du sommeil, et l’on sait que tous ces produits augmentent considérablement les apnées du sommeil. Une apnée du sommeil aggravée, c’est le déclenchement d’une hypertension artérielle, et à terme l’infarctus, l’AVC ou la démence favorisés.
Ensuite, ces médicaments, on le sait mieux, favorisent les troubles de la vigilance, donc les accidents, les troubles de la mémoire et des risques élevés de dépendance. »
Valium et benzodiazépines : attention à la démence
« Le marché français est inondé de benzodiazépines (BZD). La liste est longue (3), que ce soit les hypnotiques, les tranquillisants ou les relaxants musculaires.
- Or on sait que chez ceux qui prennent des benzodiazépines de manière prolongée, la mortalité est multipliée par 2 ! Ces données sont sérieuses, elles sont issues d’une étude très importante qui a été réalisée sur
100 000 sujets suivis pendant en moyenne 7 ans (4). - Avec les benzodiazépines, on sait aussi depuis peu que les risques de démence sont considérablement augmentés. Ainsi, le risque d’Alzheimer pourrait être accru de près de 50% au moins chez des patients en prenant de façon quotidienne pendant plus de 6 mois (5).
Je pense que ce sont des démences principalement dues aux apnées, donc pas forcément des maladies de type Alzheimer (on ne voit la différence qu’à l’autopsie). En tout cas, Alzheimer ou pas, il est maintenant clair que les benzodiazépines peuvent parfois finir par favoriser la démence. »
Les tranquillisants : à jeter aussi dans la plupart des cas !
« À 90%, ce sont des benzodiazépines, donc tous à mettre dans le même panier. Le Lexomil, le Xanax, le Valium, le Lysanxia, le Témesta, le Tranxène, l’Urbanyl, le Vératran , le Victan, le Nordaz… Le moins pire étant le Séresta, un anxiolytique à recommander de préférence, notamment chez les personnes âgées. Ce dernier a en effet une demi-vie brève et il n’a pas de métabolite actif. Donc quand vous prenez du Séresta, vous ne prenez que du Séresta, alors que quand vous prenez du Lexomil ou du Témesta, par le biais des dégradations métaboliques, vous prenez jusqu’à 4 produits différents, ce qui est très ennuyeux.
Il faut savoir que la Haute Autorité de Santé a réévalué dernièrement cette famille d’hypnotiques BZD. Le service médical vient d’être jugé insuffisant pour les somnifères BZD, le taux de remboursement revu à la baisse et les médecins ont été alertés sur les effets indésirables et les problèmes d’addiction et de sevrage. »
Deux autres calmants qui font froid dans le dos
« Il existe d’autres tranquillisants, notammentl’Atarax, un antihistaminique qui a une indication dans l’anxiété mais qu’il faut également manipuler avec des pincettes parce qu’il peut modifier l’espace QT sur l’électrocardiogramme, ce qui peut engendrer ce qu’on appelle des « torsades de pointe » qui peuvent être mortelles.
C’est la raison pour laquelle on pratique généralement un électrocardiogramme avant de le prescrire. Sa prescription doit être faite sur de brèves périodes. Et en plus, comme l’Atarax est anticholinergique, il peut altérer la mémoire et pour cette raison est contre-indiqué chez les personnes âgées.
Dans la catégorie antihistaminique, il y a aussi le Théralène qui, dans les faits, est surtout un neuroleptique utilisé comme somnifère. Pour moi c’est un médicament à ne pas prescrire ».
Le Théralène est un neuroleptique qui bloque la dopamine et a une demi-vie très longue. Malheureusement les pédiatres donnaient il y a quelque temps encore ce médicament aux enfants qui dormaient mal. En ce qui me concerne, c’est un produit que j’ai banni dans les cliniques où j’interviens. »
Alcooliques, ne vous tuez pas au méprobamate !
Le méprobamate, qui était prescrit en cas d’agitation et de crises d’angoisse (anxiolytique et myorelaxant) a fait l’objet de consignes drastiques en 2012 pour raison de pharmacovigilance. Du coup, il est interdit mais pas complètement car ce médicament a gardé une indication dans l’alcoolisme, sous le nom d’Equanil.
Ce produit n’est plus beaucoup prescrit mais il faut savoir qu’il est beaucoup plus proche des barbituriques que des benzodiazépines. Il provoque donc une importante induction enzymatique au niveau hépatique, des addictions considérables et tous les effets délétères que l’on retrouve avec les benzodiazépines (même s’il n’appartient pas à cette famille) mais avec une toxicité immédiate importante. À doses trop élevées (tentative de suicide), il peut être mortel. »
Deux neuroleptiques sédatifs pour candidats à l’obésité et à l’état de légume…
« Parmi les produits qui bénéficient d’une AMM de tranquillisant, il y a une autre autorisation que je trouve également discutable, c’est celle du Tercian.
Il est écrit dans le Vidal qu’il doit être donné de manière transitoire, mais souvent les médecins oublient le « transitoire ».
Or ce produit bloque lui aussi la dopamine, donc enlève toute source de plaisir au patient et favorise éventuellement le vieillissement. Le seul plaisir que l’on ressent avec ce médicament est celui de manger : c’est entre autres la raison pour laquelle il fait grossir terriblement. Comme le Théralène.
Le Tercian n’est pas un cas isolé, il existe d’autres dangers dans cette famille. C’est le cas du Nozinan, qui est pire car encore plus antihistaminique que le Tercian, et fait donc encore plus grossir. »
Les antipsychotiques : le Zyprexa est à prendre avec des pincettes, surtout si l’on a un risque familial de diabète
« Les antipsychotiques sont à l’origine indiqués dans la schizophrénie, les délires, les hallucinations, etc. Beaucoup de psychiatres malheureusement prescrivent parfois l’un d’entre eux, le Zyprexa, chez les personnes bipolaires.
C’est l’antipsychotique qui fait le plus grossir et on sait aussi qu’il favorise fortement le diabète. C’est la raison pour laquelle il y a eu des procès-fleuves aux États-Unis (ndlr : qui ont déjà valu au laboratoire Eli Lilly plus de 1 milliard de dollars de dédommagements).
Moi qui m’intéresse beaucoup au sommeil en général et aux apnées du sommeil, je peux vous dire que le Zyprexa en est probablement un grand pourvoyeur.
Le Risperdal pose également problème, bien qu’un peu moins. Et puis l’Abilify nettement moins. C’est à mon avis un médicament très intéressant dans la schizophrénie. Il est plutôt bien toléré (à part parfois des problèmes d’impatiences) et ne fait presque pas grossir.
Mais tous ces médicaments, selon moi, devraient être strictement réservés aux schizophrènes. Ce n’est pas le cas : une majorité de psychiatres prescrivent ces antipsychotiques aux bipolaires, or je considère qu’avant d’en faire cette utilisation comme « stabilisateurs de l’humeur », il faut avoir épuisé tous les anticonvulsivants ayant un effet thymorégulateur…
Avec mes collaborateurs, je passe mon temps – pas toujours avec succès d’ailleurs – à leur dire« Commencez par les anticonvulsivants et le lithium, et si vraiment rien ne marche, prescrivez le Xéroquel, l’Abilify, mais sauf exception, essayez d’éviter le Zyprexa et le Risperdal. »
Les thymorégulateurs : Dépakote et malformations du bébé…
« Il existe officiellement trois thymorégulateurs outre le classique lithium (Théralite) plutôt bien toléré et efficace :
– Le Dépakote, vieux médicament (que l’on connaît sous d’autres formes, Dépamide, Dépakine…) qui est le plus prescrit. C’est officiel depuis quelques mois, il est dangereux pour les femmes enceintes, ou plutôt pour leur bébé.
Ces produits à base de valproate de sodium ont fait l’objet de plusieurs alertes concernant les femmes enceintes.
La dangerosité du valproate de sodium pour les femmes a été révélée au grand public au printemps dernier, à travers plusieurs procès. Mais – et c’est bizarre qu’on nous le dise en 2015 – on sait depuis très longtemps que cette substance est tératogène, qu’elle favorise le spina bifida, les malformations du bébé et qu’elle est contre-indiquée chez les femmes enceintes ou qui n’ont pas une contraception efficace.
Cela dit, en dehors de ce cas spécifique, le Dépakote est un produit intéressant.
– Le Tégrétol est le deuxième grand thymorégulateur. Mais personnellement, je prescris son métabolite qui s’appelle le Trileptal. LeTrileptal est un médicament efficace dans le trouble bipolaire même s’il n’a pas l’Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) pour cette indication. C’est un produit intéressant, en général mieux toléré. Son seul inconvénient est qu’il peut parfois entraîner des fuites de sodium et donc des hyponatrémies qui obligent à l’arrêter. Le patient a alors des maux de tête, des vertiges, une fatigue, des idées confuses…
– Le troisième produit est le Lamictal. C’est un médicament merveilleux, que je prescris souvent. Il est très efficace, très bien toléré.
Les antidépresseurs : quand le pire côtoie le meilleur
« Pour rappel, les antidépresseurs (AD) au long cours sont contre-indiqués dans le trouble bipolaire en particulier, et dans la plupart des cas en général, sauf dans les dépressions récurrentes.
En matière d’antidépresseurs, voyons d’abord le cas des AD tricycliques (Anafranil, Laroxyl, Surmontil et tutti quanti). Parmi ces vieux antidépresseurs, il n’y a guère que l’Anafranil et le Laroxyl que l’on voit encore prescrits. Ce sont des produits très efficaces (le Laroxyl en particulier, très sédatif) mais mal tolérés : ils provoquent bouche sèche, constipation et peuvent eux aussi augmenter l’espace QT, comme l’Atarax, et entraîner des risques de « torsades de pointe », un trouble très sévère, souvent mortel. Donc pour ces médicaments, il est important de faire des électrocardiogrammes en mesurant ce paramètre d’espace QT.
C’est important à savoir, car pas mal de gens sont morts à cause de ces AD par trouble du rythme d’arrêt cardiaque. Et puis, ce sont des médicaments qui font grossir aussi, et beaucoup. On ne les prescrit plus que dans les échecs des antidépresseurs plus modernes.
Quant aux AD récents, justement, qu’en est-il ? Plusieurs d’entre eux sont sur la sellette depuis quelque temps et certains même depuis longtemps (Prozac). En 2014, la revue médicale Prescrirepointait encore du doigt 5 antidépresseurs qu’elle jugeait plus dangereux qu’inutiles :
- Valdoxan,
- Cymbalta,
- Milnacipran (Ixel ou autre),
- Venlafaxine (Effexor LP ou autre),
- Tianeptine (Stablon).
Je ne suis pas tout à fait d’accord avec cette position. Disons que parmi les AD inutiles, je classe le Séropram (qui fait double emploi avec leSéroplex mais en moins bien), la tianeptine (Stablon), peu efficace, et le milnacipran (Ixel…), bien toléré mais assez peu efficace bien qu’ayant aux États-Unis une indication dans la fibromyalgie.
Le Valdoxan, qui est sous surveillance de l’ANSM, doit le rester car il n’est pas sans danger pour les fonctions hépatiques. Mais en tant que spécialiste du sommeil, ce produit me paraît intéressant, c’est un stimulant des récepteurs à la mélanine. Même si ce n’est pas une « bombe » dans le domaine de la dépression, on a parfois de très bonnes surprises, et en général le Valdoxan est très bien toléré.
Quant à la venlafaxine (Effexor), elle reste selon moi le meilleur des antidépresseurs. Sur Cymbalta,je n’ai pas d’opinion, n’en ayant pas l’expérience, mais selon la littérature, il se rapproche de l’Effexor.
Parmi les AD encore, Zoloft est très utile, comparable au Séroplex mais Déroxat pose problème : libido dans les chaussettes, prise de poids et syndrome de sevrage, et ce, de façon plus marquée que le Prozac. »
Gare aux associations de psychotropes qui attaquent le coeur
Il est important de bien se renseigner sur les dangers des associations de psychotropes dont les interactions peuvent être parfois fatales. Votre psychiatre est censé les connaître, mais à défaut, sachez au moins ceci :
– Les traitements associant neuroleptiques et antipsychotiques (Tercian, par exemple, et Zyprexa…) sont dangereux dans la mesure où ils augmentent les risques cardiaques par modification de l’espace QT, comme je l’ai déjà expliqué.
– Pareil si vous associez un antidépresseur tricyclique (Laroxyl par exemple) et un neuroleptique (disons Nozinan…), vous augmentez fortement le risque cardiaque.
– Il en va de même si vous prenez de l’Atarax en même temps qu’un neuroleptique ou qu’un antipsychotique.
Prévention des migraines, sevrage tabagique, TDAH, correcteurs… Et les psychotropes à tout faire ?
Sur la Ritaline, médicament très controversé et largement prescrit, en particulier chez les enfants souffrant a priori de TDAH (Trouble de déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité), je ne suis pas un expert praticien de ce trouble, mais je pense que ce produit est indispensable. À la condition très importante que le diagnostic soit certainavant de la prescrire.
Les psychotropes du sevrage tabagique, Champixet Zyban ? En psychiatrie, Zyban et Champix peuvent s’avérer dangereux, en particulier Champix qui peut faire basculer dans la dépression. Quant au Zyban, on l’ignore le plus souvent, mais derrière son côté antidépresseur, c’est avant tout une amphétamine. Malgré tout, je mets à part le Zyban, car il peut être très utile en association pour les dépressions résistantes.
Quant aux psychotropes prescrits en prévention des migraines ou vertiges, les neuroleptiques occultes comme le Sibelium ou encore Nocertone, ils sont à éviter dans la mesure du possible dans ces indications.
Et puis n’oublions pas les psychotropes correcteurs, le pompon !
Les effets secondaires quasi omniprésents des psychotropes entraînent souvent le recours à d’autres psychotropes, dits « correcteurs ». Parmi eux, les anticholinergiques (dont une récente étude vient de montrer qu’ils augmentaient, autant que les benzodiazépines, le risque d’Alzheimer).
Ces médicaments peuvent corriger très transitoirement les effets secondaires des neuroleptiques. Ils restent indispensables, mais je le répète, très peu de temps… Le temps de corriger le tir. »
Alzheimer : des traitements de misère
« Les traitements de l’Alzheimer font l’objet de sévères critiques de la part de médecins et lanceurs d’alertes qui n’hésitent pas à évoquer un futur scandale sanitaire. C’est le cas de l’Aricept, du Réminyl, de l’Exelon et de l’Exiba pour l’Alzheimer, du Tasmar (tolcapone) pour le Parkinson.
Pour le Parkinson, je ne me prononce pas car je ne suis pas un expert.
En revanche, s’agissant d’Alzheimer, même si je ne suis pas du tout un spécialiste, je pense que ces« trucs » sont souvent inutiles, coûteux et pas sans inconvénients. »
Psychotropes et cancer : le rapport qui fait froid dans le dos
« Bien plus préoccupante est l’information américaine relayée en ce début septembre 2015 par quelques médias spécialisés dont Le Journal Internationale de Médecine (JIM, en ligne).
Cette nouvelle n’est pas passée inaperçue dans le monde de la psychiatrie. Elle dit ni plus ni moins que la plupart des psychotropes seraient potentiellement cancérigènes. C’est ainsi que la FDA américaine vient de demander des études de carcinogénicité particulières pour les psychotropes.
L’article du JIM (5) explique : « Dans un contexte où l’usage des psychotropes a considérablement augmenté depuis une vingtaine d’années (les auteurs évoquant ainsi le nombre de 27 millions de sujets sous antidépresseurs aux États-Unis en 2005, contre 13,3 millions en 1996, soit un doublement en moins de dix ans), le risque de carcinogénicité chez l’animal a notamment été évalué pour plusieurs classes de médicaments : les antidépresseurs, les neuroleptiques, les benzodiazépines, les hypnotiques, les amphétamines et les anticonvulsivants. « Et c’est là que les choses deviennent très inquiétantes…
Le risque a été jugé maximal pour :
- les antipsychotiques de nouvelle génération(9 molécules sur 10),
- les anticonvulsivants (6 produits sur 7),
- les benzodiazépines et les hypnotiques (7 molécules sur 10),
- les antidépresseurs (7 produits sur 11),
- les psychostimulants (1 médicament sur 4). »
Des conclusions définitives plus qu’attendues…
« Au final, près des trois quarts des médicaments étudiés dans ce domaine présentent une carcinogénicité. Certes, il s’agit d’études épidémiologiques portant sur l’animal qui n’autorisent aucune conclusion définitive. Il faut donc rester prudent et attendre des résultats définitifs sur l’homme. Mais ce rapport comporte des observations troublantes chez l’animal de laboratoire, surtout pour les antipsychotiques atypiques du genre Zyprexa, Risperdal, Abilify.
Mais en attendant, ce n’est pas rassurant. »
Face à la menace, des précautions de prescription ? Un voeu pieux…
Pour finir, permettez à l’humble journaliste que je suis de conclure.
L’auteur de l’article du JIM évoquant cette possible carcinogénicité des psychotropes conclut qu’avant d’en savoir plus, « le principe de précaution exige de bien peser leurs indications (surtout pour des prescriptions prolongées) et de ne les prescrire qu’en cas d’indications parfaitement justifiées et conformes aux autorisations officielles de mise sur le marché des produits concernés. » Bien dit.
Mais au fait ? Ces précautions de prescription ne devraient-elles pas s’appliquer depuis longtemps pour la plupart des psychotropes, tous dangereux en puissance ?
Il me semble que, même si la pratique médicale va allègrement à l’encontre de ces recommandations (et la demande des patients aussi !), c’est bien ce qui est écrit la plupart du temps sur la notice…
Dominique Vialard et le Dr Patrick Lemoine
Crédit : Alternative Santé
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(1) Patrick Lemoine est notamment l’auteur de « Soigner sa tête sans médicament, ou presque » (2014, Robert Laffont et Marabout depuis septembre) et de « Dormir », à paraître le 19 novembre prochain (chez Robert Laffont).
(2) En pharmacologie, la demi-vie désigne le temps nécessaire pour que la quantité de la molécule concernée soit diminuée de la moitié de sa valeur initiale dans l’organisme (concentration du médicament dans le plasma sanguin). En fait, si la demi-vie d’un médicament est de 10 heures, cela signifie qu’après 10 heures, le corps aura éliminé 50% du médicament.
En résumé, si la demi-vie est de 10 heures :
– après 10 heures, il reste 50% de la molécule active,
– après 20 heures, il reste 25%,
– après 30 heures, il reste 12,5%, et ainsi de suite…
Ce paramètre peut légèrement varier d’une personne à l’autre, selon le processus d’élimination et le métabolisme de chacun. Mais retenons surtout que plus la demi-vie est longue, plus le risque addictif est important (c’est le cas des benzodiazépines et du valium en particulier, dont la demi-vie bat des records).
(3) Voici la liste des dizaines de benzodiazépines sur le marché (sans compter tous les génériques non cités ici !) :
Alprazolam, Anxyrex, Ativan, Bartul, Belseren, Bromazépam, Bromiden, Clobazam, Clonazépam, Clozan, Demetrin, Dialag, Dormicum, E-Pam, Euhypnos, Frisium, Halcion, Havlane, Hypnovel, Imeson, Mogadon, Lectopam, Levanxol, Lexomil, Lexotanil, Librax, Librium, Lorazépam, Loridem, Lysanxia, Megavix, Midazolam, Myolastan, Narcozep, Nitrazépam, Noctamide, Noctran, Nordaz Normison, Novazam, Nuctalon, Oxazépam, Panos, Planum, Prazépam, Paceum, Psychopax, Quietiline, Restoril, Rivotril, Rohypnol, Serax, Serenase, Seresta, Sigacalm, Stesolid, Témazépam, Temesta, Tétrazépam, Tranxène, Tranxilium, Triazolam, Urbanyl, Valium (générique Diazépam), Veratran, Versed, Vivol, Xanax.
(4) Weich S. et coll. : « Effect of anxiolytic and hypnotic drug prescriptions on mortality hazards: retrospective cohort study ». BMJ 2014; 348-351.
(5) Bégaud B. et al. British Medical Journal (BMJ) le 28 septembre 2012.
(6) www.jim.fr/ Article du Dr Alain Cohen publié le 03/09/2015. « Carcinogénicité des psychotropes : des données animales préoccupantes ».
Réf. Andrea Amerio et coll. : Carcinogenicity of psychotropic drugs : A systematic review of US Food and Drug Administration–required preclinical in vivo studies. Aust N Z J Psychiatry, 49 : 686–696.
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