Tablettes et téléphones. Des « dangers possibles » pour les enfants. Ce que dit l’étude

Fotolia_92848611_Subscription_L-630x0Un rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail alerte sur les dangers des radiofréquences sur la santé des enfants.

L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a publié, vendredi 8 juillet 2016, un rapport d’expertise sur l’exposition aux radiofréquences et la santé des enfants. L’agence alerte sur les dangers des technologies sans fil : elle pointe en particulier « des effets possibles sur les fonctions cognitives et le bien-être », qui la conduisent à préconiser « un usage modéré et encadré » de ces technologies. Téléphones portables, tablettes, jouets télécommandés doivent être utilisés avec modération. Explications.

Des enfants très exposés aux radiofréquences

S’il n’existe pas de données chiffrées sur les enfants possédant des téléphones portables et qu’il est difficile de connaître précisément les équipements des foyers, le rapport de l’Anses souligne que « les données disponibles montrent une très forte expansion de l’usage des nouvelles technologies sans fil, notamment chez les très jeunes enfants. » Ceux-ci possèdent leur propre téléphone mobile « de plus en plus précocement, même si la première utilisation se situe rarement avant l’âge de sept ans. »  En outre, « la multiplicité et la diversité des lieux fréquentés (domicile, école, lieux publics, installations sportives et culturelles) engendrent des situations d’expositions très variables. »

Les dangers des champs électromagnétiques

Dans le cadre de cette étude, le comité d’experts s’est focalisé sur les enfants de moins de six ans et a pris en compte les données disponibles sur l’exposition aux radiofréquences pendant toutes les phases du développement de l’individu, depuis la période in utero jusqu’à la fin de l’adolescence. L‘Anses recommande de réduire l’exposition des enfants aux champs électromagnétiques et de limiter les usages d’appareils sans fil. Téléphones mobiles et tablettes tactiles pour enfants, mais aussi jouets radiocommandés (voitures, locomotives, peluches…), robots communicants, talkies-walkies, veille-bébés (babyphones) sont susceptibles d’avoir un effet sur les fonctions cognitives de l’enfant, telles que la mémoire, l’attention, le langage et les activités psychomotrices des bambins. Les radiofréquences auraient également des incidences sur le bien-être des enfants : troubles du sommeil, fatigue, stress, irritabilité, ou maux de tête.

Les experts notent que « ces effets pourraient être liés à l’usage des téléphones mobiles plutôt qu’aux radiofréquences qu’ils émettent. » Autrement dit, cernes, migraines et problèmes de concentration résultent peut-être tout simplement du temps volé au sommeil par l’usage des portables, précise Le Monde.

Le comité d’experts appelle à redoubler de vigilance. « Du fait de leur plus petite taille, de leurs spécificités anatomiques et morphologiques et des caractéristiques de certains de leurs tissus, les enfants sont davantage exposés que les adultes. »

Réglementation à revoir

L’Anses préconise que tous les équipements radioélectriques, en particulier ceux destinés à la jeunesse, soient soumis « aux mêmes obligations réglementaires en matière de contrôle des niveaux d’exposition et d’information du public que celles encadrant les téléphones mobiles. »

S’agissant des radiofréquences générées par des sources lointaines (antennes-relais, émetteurs de radio et de télévision), elle recommande de « reconsidérer les valeurs limites d’exposition réglementaires », afin d’assurer « des marges de sécurité suffisamment grandes » pour protéger la santé des enfants. Des pays comme le Canada ou les Pays-Bas ont déjà baissé ces limites, rappelle Le Monde.

Pour les téléphones mobiles, l’Anses rappelle sa recommandation, déjà formulée, invitant à réduire l’exposition des enfants, en préconisant un usage modéré et en privilégiant le recours au kit mains-libres. Elle recommande également que des études complémentaires évaluent l’impact sanitaire et psychosocial (apprentissage scolaire, relations sociales et familiales, etc.) chez les enfants lié à l’usage des technologies de communication mobile, en raison notamment de phénomènes addictifs, de troubles des rythmes du sommeil, etc. Elle invite les parents à être vigilants et à faire de la prévention auprès des plus jeunes, pour qu’ils réduisent les durées et la fréquence des appels, et évitent les communications nocturnes.

Source: www.normandie-actu.fr