Vous savez peut-être que dormir trop peut augmenter votre risque d’avoir de graves problèmes chroniques de santé. Mais saviez-vous que trop dormir peut aussi augmenter votre risque d’avoir des maladies?
Dans notre société connectée 24 heures sur 24, alors qu’il semble que la plupart des gens aient du mal à dormir suffisamment, dormir trop ne semble pas du tout être un problème. Et pourtant, un sommeil prolongé est associé, avec de nombreux soucis de santé identiques, à ceux provoqués par le manque de sommeil. Une nouvelle étude a montré que le fait de dormir trop ou trop peu sont tous deux reliés à des risques plus élevés de développer des maladies chroniques chez les adultes d’âge moyen.
Une étude à grande échelle conduite par les Centers for Disease Control (CDC) a établi qu’aussi bien le sommeil insuffisant que le sommeil prolongé sont associés à des maladies graves et chroniques, telles que le diabète ou les maladies cardio-vasculaires. L’étude portait sur 54.269 hommes et femmes, âgés de 45 ans et plus. Tous ont participé au Behavioral Risk Factor Surveillance System du CDC, un sondage encore en cours qui rassemble les informations de santé au niveau des Etats. Les participants à cette étude viennent de 14 Etats des Etats-Unis. Dans le cadre de leurs recherches, les chercheurs ont défini le fait de dormir 6 heures ou moins comme un temps de sommeil insuffisant. Un temps de sommeil trop long a, lui, été établi à partir de 10 heures ou plus par nuit. Le temps optimal de sommeil était situé entre 7 et 9 heures de sommeil. Les chercheurs ont découvert que le « sommeil court » était plus courant que le « long sommeil », mais aussi bien une courte durée qu’une longue ont été reliées à des risques plus élevés de maladies chroniques.
Près d’un tiers des sondés -31,1%- ont rapporté dormir 6 heures ou moins par nuit. La majorité des répondants, 64,8%, ont indiqué dormir le temps optimal, soit entre 7 et 9 heures par nuit. Un peu plus de 4% des adultes ont rapporté dormir 10 heures ou plus par nuit. Une courte durée de sommeil comme une durée longue ont été associées à un risque plus élevé de coronaropathie ou d’AVC.
Les temps de sommeil court ou de long sommeil ont été reliés à un risque plus élevé de diabète et d’obésité. Petits et gros dormeurs ont aussi rapporté de façon significative plus de détresse psychologique, définie par les chercheurs comme une forme de trouble mental pendant 14 jours ou plus lors des 30 derniers jours.
Les gros dormeurs avaient même des risques de coronaropathie, d’AVC ou de diabète plus élevés que les petits dormeurs.
Comme les chercheurs l’ont fait remarquer, il n’existe pas de corrélation simple entre une durée de sommeil mauvaise pour la santé (trop courte ou trop longue) et d’autres facteurs tels que la santé psychologique et le poids corporel. Les chercheurs ont suggéré -à raison- qu’il fallait faire plus de recherches pour comprendre comment ces facteurs de sommeil, de psychologie, et de poids interagissent entre eux pour jouer sur le risque de maladie chronique.
Les effets négatifs d’un trop plein de sommeil ne sont pas aussi connus que ceux d’un manque de sommeil. Les recherches ont montré qu’une durée prolongée de sommeil peut conduire aux mêmes risques qu’une durée trop courte, parfois même à des risques plus élevés :
Le manque de sommeil est un facteur de risque bien connu du diabète. Un certain nombre d’études ont montré que trop dormir augmente le risque de diabète et de troubles métaboliques, y compris le syndrome métabolique. Certaines recherches indiquent qu’un sommeil prolongé pose le même niveau de risque qu’un court sommeil, alors que d’autres études indiquent que le risque de diabète pour les gros dormeurs est plus élevé.
Les problèmes cardiovasculaires, y compris l’hypertension artérielle et les maladies de coeur, sont aussi reliées à un sommeil trop court ou trop long. Une recherche comprenant des données issues de l’étude Nurses’ Health sur plus de 71 000 femmes a montré qu’un temps de sommeil trop long était associé à un risque plus élevé d’insuffisance coronarienne. La recherche a établi qu’une durée de sommeil anormale – trop longue ou trop courte – peut presque doubler le risques de certaines maladies cardiovasculaires.
Les phases de sommeil prolongé sont associées a un déclin accéléré des facultés cognitives chez les personnes plus âgées. Des chercheurs de l’université hospitalière de Madrid en Espagne et de l’Université de Columbia à New York ont examiné l’impact possible de la durée de sommeil sur les facultés cognitives d’adultes âgés de 60 à 70 ans et plus. Ils ont observé 2700 hommes et femmes durant trois ans, période durant laquelle les trois types de dormeurs (petits, normaux et gros) ont connu un certain déclin de leurs facultés cognitives. Les chercheurs ont découvert que ceux qui dormaient régulièrement plus de 9 heures par nuit connaissaient un déclin cognitif bien plus significatif, près du double comparé aux dormeurs « normaux ». Près de 40% des adultes de ce groupe étaient de gros dormeurs.
Il reste encore beaucoup à comprendre sur la façon dont les durées anormales de sommeil affectent notre santé. Plus nous en apprenons sur le sommeil et son lien avec la santé et la maladie, plus il semble bien y avoir un temps de sommeil optimal, compris entre 7 et 9 heures par nuit. Le problème posé par le fait de dormir suffisamment est nettement plus courant, et mérite toute l’attention qu’on lui porte -et même plus. Cela étant, nous ne devons pas perdre de vue les dangers pour la santé associés au fait de trop dormir.
Ne confondez pas le fait de dormir plus avec le fait de dormir mieux. Pour un meilleur sommeil afin de rester en bonne santé, visez plutôt un entre deux entre trop et pas assez.
Dormez bien.
Huffingtonpost