Chaque cellule de notre corps a besoin d’énergie pour fonctionner. Parmi les nombreuses sources d’énergie disponibles, le glucose, issu des glucides, retient particulièrement l’attention dans le domaine médical.
Pourquoi ? Parce que le glucose est également la source d’énergie privilégiée des cellules cancéreuses. Ces dernières consomment plus de glucose que les cellules normales et le métabolisent à un rythme plus rapide.
Ce phénomène, connu sous le nom d’effet Warburg, montre que les cellules cancéreuses modifient leur métabolisme pour décomposer le sucre de manière rapide et efficace, favorisant ainsi leur croissance, survie, prolifération et maintien à long terme.
Le Dr Otto Warburg, lauréat du prix Nobel, a découvert que les tumeurs consommaient des quantités énormes de glucose par rapport aux tissus sains environnants. Il a également observé que les cellules cancéreuses pouvaient fermenter le glucose et produire du lactate même en présence d’oxygène, d’où le terme de glycolyse aérobie.
Le sucre, un facteur de cancer ?
Des preuves suggérant cette hypothèse ont été découvertes dans une étude financée par l’industrie sucrière il y a près de 50 ans, mais ces résultats n’ont été publiés que récemment.
« L’industrie sucrière a omis de révéler les preuves de nocivité provenant d’études sur les animaux, lesquelles auraient appuyé l’hypothèse selon laquelle le saccharose présente un risque plus élevé de maladie coronarienne par rapport à l’amidon, et aurait ainsi conduit à une analyse plus approfondie du saccharose en tant que carcinogène potentiel » , conclut l’article récent. (1)
De nombreux chercheurs se sont interrogés sur le lien entre l’effet Warburg, l’agressivité des tumeurs et la fermentation du sucre par les cellules cancéreuses, plutôt que l’utilisation des voies métaboliques normales pour produire de l’énergie. Ce processus de fermentation est désormais associé à la croissance tumorale.
Selon le Professeur Johan Thevelein :
« Notre étude révèle comment la consommation excessive de sucre par les cellules cancéreuses entraîne un cycle vicieux stimulant continuellement le développement et la croissance du cancer. Elle permet donc d’expliquer la corrélation entre l’intensité de l’effet Warburg et l’agressivité tumorale.
Ce lien entre le sucre et le cancer a des conséquences considérables. Nos résultats constituent une base pour les recherches futures dans ce domaine, qui peuvent désormais être menées avec une focalisation beaucoup plus précise et pertinente. » (2)
Un lien fort entre sucre et cancer
Le Dr Lewis Cantley, dans une interview, mentionne qu’il n’a pas consommé de sucre depuis des décennies. « Ma règle est simple », dit-il. « Je mange des fruits, mais je ne consomme rien qui contient du sucre ajouté. Et je suis convaincu que tout le monde se porterait mieux sans consommation de sucre. » (3)
Selon les recherches croissantes du Dr Cantley et de son équipe à la Weill Cornell Medicine, l’excès de sucre favorise également la croissance rapide de nombreux types de cancer.
« Plus nous comprenons le métabolisme du cancer, plus il devient évident que chaque cancer a ses propres dépendances. Pour beaucoup, il s’agit de l’insuline et du sucre. »
Il est crucial de comprendre que le sucre issu des fruits et légumes est différent de celui des sources commerciales, dépourvu d’antioxydants anti-cancer. Les glucides naturels des fruits et légumes sont accompagnés d’un éventail d’antioxydants, aidant à combattre le cancer.
Ces découvertes ouvrent des perspectives passionnantes pour la recherche sur le cancer, soulignant l’importance cruciale de l’alimentation dans la prévention et le traitement du cancer. Alors que la recherche progresse, réduire la consommation quotidienne de sucreries transformées semble être une sage décision. Après tout, réduire la consommation de sucre peut aider à combattre diverses maladies, pas seulement le cancer.